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L’affaire Coralie Dubost et le sexe de la morale en politique
Article mis en ligne le 5 mai 2022
dernière modification le 4 mai 2022

La députée, qui a utilisé l’enveloppe de frais de mandat pour des dépenses personnelles, quitte immédiatement la politique. Tandis que bien des hommes politiques coupables d’abus similaires ou plus graves restent longtemps indéboulonnables.

Sanction immédiate pour la fraudeuse. L’enquête reprise par Médiapart avait été publiée le 29 avril et le 1er mai, Coralie Dubost annonce via un communiqué qu’elle va se mettre en retrait de la vie politique et ne se présentera pas pour un deuxième mandat.

Morale de femme, morale d’homme

Si la décision de quitter la politique après de tels comportements est bien la moindre des choses, il est frappant de voir à quel point la morale du milieu politique est à géométrie variable. Quand un homme franchit une ligne jaune, il peut finir par se retirer de la vie politique mais rarement aussi vite que Coralie Dubost qui n’a pas cherché à se défendre, à plaider la présomption d’innocence ou à contre-attaquer. Elle n’a pas davantage reçu de soutien des membres de sa formation politique.

Quelques exemples ? Bien sûr, l’affaire Fillon (...) Gérald Darmanin, qui a lui-même reconnu avoir obtenu des faveurs sexuelles en échange d’une promesse d’intervention dans un dossier, est toujours ministre de l’Intérieur. (...)

Ou encore Stéphane Trompille, condamné par le conseil de Prud’hommes pour harcèlement sexuel et licenciement abusif à l’encontre d’une ancienne collaboratrice et qui est toujours député LREM… Et la liste pourrait être très très longue.

Pourquoi de tels écarts dans les réactions des responsables politiques hommes ou femmes aux dénonciations et dans le traitement médiatique de telles affaires ? (...)

Ce qui aurait tendance à prouver que les femmes, pour se faire une place en politique, doivent être absolument irréprochables et animées exclusivement d’altruisme tandis que les hommes peuvent se permettre d’agir par ambition personnelle. C’est accepté socialement. Et il faudra davantage de temps et d’énergie pour les déboulonner que pour déboulonner une femme qui franchit la ligne jaune. Peut-être une nouvelle bonne raison pour qu’il y ait davantage de femmes en politique ?