L’aide généreuse apportée aux Palestiniens via des canaux divers est la récompense offerte par l’Occident en échange de la tolérance envers l’apartheid israélien.
Il y a quelque chose d’embarrassant, voire d’humiliant, dans ces paires, trios et troupeaux de véhicules tout-terrain qui se précipitent vers le site d’un désastre. Leurs passagers, qui s’expriment en des langues étrangères, émergent afin d’établir un rapport minutieux des dégâts, d’évaluer l’aide nécessaire et de considérer ensuite la façon de la prodiguer. Ensuite, ils publient leurs trouvailles et conclusions dans des rapports internes et dans des brochures à papier glacé truffées d’images spectaculaires, car la souffrance est très photogénique.
Même quand ces équipes de secours sont très attentionnées, compatissantes et dévouées, l’aura de leur monde habituel, confortable et sain les entoure, les séparant ainsi de ceux pour qui les catastrophes sont une habitude. Les premiers gagnent leur vie grâce aux calamités, les seconds les vivent. Même sans être cynique, ce scénario l’est par définition.
Même au cours de désastres naturels, une part importante du blâme s’attache aux manquements administratifs, aux actes humains, à la négligence criminelle dont le seul but est de perpétuer les disparités de classes. Mais, au moins, quand la cause immédiate est une tempête ou un tremblement de terre, il existe une grande dose d’inévitabilité. Les gens déterminent l’ampleur du désastre, mais pas son caractère événementiel.
Les équipes internationales en jeep qui se rendent dans chaque coin de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est et de la bande de Gaza vivent aux dépens d’une calamité qui est à 100 pour 100 causée par la main de l’homme, et ce fait accroît encore grandement le cynisme du scénario. (...)