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Rue 89 Bordeaux
L’appel au soutien du projet ïkos, village du réemploi à Bordeaux
Article mis en ligne le 15 mai 2020

Projet sans précédent en France et en Europe, ïkos cherche un lieu dans la métropole bordelaise pour créer une galerie marchande de biens d’occasion et « upcyclés », une ressourcerie pour donner ou récupérer des objets, et les entrepôts de cinq structures locales de recyclage, dont le Relais et le Livre Vert. Pour peser sur le choix du futur maire de Bordeaux, ses promoteurs lancent un appel. Il y a plus de 200 emplois à la clé de cette initiative très « monde d’après ».

C’est un lieu « où chacun pourra déposer, réparer, récupérer ou acheter des objets de la vie de tous les jours ». Ses usagers participeraient ainsi à créer des emplois – les cinq structures impliquées dans le projet passeraient de 140 à plus de 200 personnes -, et ce dans des filières vertueuses de l’ »upcycling » (surcyclage).

Le Relais Gironde (friperie), l’Atelier D’éco Solidaire (rénovation de meubles et d’objets), le Livre Vert, R3 (réseau du réemploi) et les Compagnons Bâtisseurs Nouvelle Aquitaine (réutilisation des matériaux de construction), qui traitent près de 6 000 tonnes d’objets par an, prévoient de doubler cette quantité, « réduisant d’autant en amont la production de nouveaux biens et en aval la quantité de déchets ».
« Au taquet »

Bref, ïkos est un projet idéalement pour le « monde d’après ». Seulement voila : ses promoteurs cherchent désespérément un point d’atterrissage depuis 2017 pour les 17000 m2 estimés du projet, équivalent au tiers de la surface du centre commercial de Mérignac Soleil. Et cela commence à urger, explique Marion Besse, présidente de l’association ïkos et directrice du Relais Gironde (...)

Le Relais Gironde, qui dispose de 3000m2 d’entrepôts, aurait ainsi besoin d’au moins 1500m2 supplémentaires pour « travailler correctement » et traiter les textiles collectés dans ces box. Le Livre Vert, « en croissance phénoménale accentuée lors de l’épidémie de Covid-19, a fabriqué des mezzanines et empile désormais des bouquins jusqu’au plafond ». Il aurait besoin de passer de 800 à 2500 m2 de stockage. L’Atelier d’éco solidaire cherche depuis des années à pousser les murs. (...)

Si Nicolas Florian a renoncé au projet de nouveau quartier d’habitation à la Jallère, il défend toujours le développement de la zone d’activité, avec une ferme urbaine et le projet Ïkos en fers de lance. Rival du maire sortant, l’écolo Pierre Hurmic est aussi favorable à ce village du réemploi, mais veut étudier d’autres emplacements. Après avoir candidaté sans succès à l’appel à projets AIR de Bordeaux Métropole, les tenants d’ïkos voudraient que celles-ci étudient des solutions alternatives. (...)

Ïkos aimerait en outre développer avec l’Apesa des ateliers de réparation ouverts au public, et recevoir des étudiants menant des recherches sur la réparation et la durée de vie des produits.

Dans son appel, l’association revendique être « une alternative à ce scénario absurde » : celui d’humains « déchirés entre deux rôles que la société nous assigne », celui de consommateurs « tout à la fois victimes et acteurs de la surproduction et de la surconsommation », et celui de citoyen.nes alertés par les conséquences de leurs actes – changement climatique, pollution, épuisement des ressources matérielles, effondrement de la biodiversité, croissance des inégalités…