
Un chercheur a découvert que l’application collectait les identifiants de toutes les personnes croisées par un utilisateur, pas seulement celles croisées à moins d’un mètre pendant quinze minutes.
C’était pourtant une promesse du gouvernement, annoncée en avril dans un entretien au Monde : « Lorsque deux personnes se croisent pendant une certaine durée, et à une distance rapprochée, le téléphone portable de l’un enregistre les références de l’autre dans son historique », expliquait Cédric O, le secrétaire d’Etat au numérique. (...)
La collecte d’informations liées à un utilisateur de StopCovid devait donc se limiter à ces contacts-là : et non à la totalité des personnes croisées, comme c’est, en réalité, le cas.
Des données sans « intérêt »
C’est Gaëtan Leurent, un chercheur français en cryptographie de l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria, qui s’occupe du projet StopCovid), qui est à l’origine de cette découverte. (...)
« StopCovid envoie donc une grande quantité de données au serveur qui n’a pas d’intérêt pour tracer la propagation du virus, mais qui pose un vrai danger pour la vie privée », écrit-il (...)
Contacté par Mediapart, le secrétariat d’Etat au numérique n’a pas remis en cause ces révélations, mais a voulu les justifier. (...)
La Commission nationale informatique et libertés (CNIL) a fait savoir à Mediapart que des contrôles étaient « en cours » sur le sujet. (...)
Selon les derniers chiffres, StopCovid n’a été activée qu’à 1,4 million de reprises, soit par environ 2 % de la population française. Même si les scientifiques estiment qu’une telle application peut avoir une utilité dès les premiers téléchargements, il faudrait à StopCovid un taux d’adoption bien supérieur pour que celle-ci soit tangible.