L’énorme scandale de corruption qui menace une bonne partie des dirigeants de la droite espagnole (LT du 01.02.2013) n’est pas seulement en train de dévoiler des recoins fétides de cette démocratie encore jeune. Les documents révélés par l’enquête encore en cours montrent aussi, parfois avec nombre de détails, le secret des conversations qui se sont tenues au sein de banques genevoises, où semble avoir transité en partie le fruit de cette corruption.
Un « mémo » de la Dresdner Bank, daté du 31 août 2005 est particulièrement révélateur. Une cadre de la banque, S. (son nom est indiqué en toutes lettres dans le document, mais elle n’a pu être jointe par ce journal) fait part de ses sentiments à l’un de ses supérieurs. Elle vient de rencontrer Luis Barcenas, tout juste élu à l’époque sénateur du Parti populaire (PP). Celui qui deviendra ensuite le trésorier du PP et qui est soupçonné aujourd’hui d’avoir tenu une comptabilité parallèle visant à « dédommager » pendant des années l’élite du parti, dispose alors d’un compte à la succursale de Genève, après avoir clôturé celui qu’il détenait à Zurich auprès de la même banque. (...)
Parmi les documents que se transmettent aujourd’hui les rédactions espagnoles, un autre est étonnant. Daté de novembre 2005, il émane de Info4c, une société suisse spécialisée dans l’établissement des profils des « personnes politiquement exposées » (PEP en anglais), à laquelle ont recours les banques et les compagnies d’assurance. (...)