
Les marchés financiers ont accordé un répit précaire à la zone euro. Les taux d’intérêt sur les dettes publiques se sont détendus, même s’ils restent insupportables pour des pays comme le Portugal ou l’Espagne. Pourtant, les politiques d’austérité continuent d’étouffer les peuples et provoquent de terribles dégâts sociaux : la Grèce connaît même un risque d’effondrement sanitaire.
Les vices de construction de l’euro n’ont pas été réparés, la recherche effrénée de compétitivité par la baisse des salaires et des dépenses enfonce la zone dans la dépression. A l’instar de ses voisins, le gouvernement français inscrit sa politique économique dans la stricte orthodoxie voulue par les marchés. La crise va continuer à s’aggraver et le chômage à progresser.
Dans ce contexte, le Collectif pour l’audit citoyen de la dette publique estime urgent de relancer le débat sur les alternatives à l’austérité. Nous le ferons en poursuivant l’audit citoyen de la dette et en approfondissant notre démarche d’éducation populaire, en proposant le lancement de « Tribunaux des fauteurs de crise » au plan local et national, en mobilisant largement pour la préparation de l’Altersommet que les mouvements sociaux européens organisent à Athènes début juin 2013. (...)
Le collectif national pour l’audit citoyen de la dette publique constitue aujourd’hui un cadre unitaire large et précieux, rassemblant une trentaine d’organisations syndicales et associatives soutenues par des partis politiques. Il s’appuie sur une centaine de collectifs unitaires locaux, dont la plupart était représentés à la réunion nationale du 12 janvier 2013. Le collectif national et les collectifs locaux ont mené depuis plus d’un an une intense activité d’éducation citoyenne autour des enjeux de la dette publique, avec la production d’un matériel militant et pédagogique abondant et de qualité, la tenue de centaines de réunions, la mise en chantier d’audits locaux des finances publiques, l’interpellation d’élus locaux et nationaux. La campagne contre la ratification du Pacte budgétaire a permis d’intensifier cette activité ; et la formation d’un réseau des initiatives d’audit citoyen (ICAN), qui se réunit les 16 et 17 février à la rencontre de Thessalonique a contribué à lui donner une dimension européenne.
La configuration retenue initialement par le collectif – organisations du mouvement social soutenues par des partis politiques – a été réaffirmée et se retrouve dans le processus d’Altersommet européen, lancé en novembre dernier à Florence par un large collectif d’organisations associatives et syndicales issues de 20 pays et soutenu par de nombreuses personnalités européennes. (...)
Le collectif national et les collectifs locaux d’audit citoyen inscrivent leur action dans la durée, pour que les citoyens s’approprient les enjeux majeurs qui déterminent leur devenir, en s’affranchissant du chantage à la dette et à la compétitivité. Nous devrons mener notre action en partant du plan local, de l’éducation populaire, de l’action citoyenne ancrée dans les réalités, tout en tissant des liens avec les mobilisations nationales, européennes et internationales sans lesquelles le rapport des forces ne pourra être modifié. (...)
– les démarches d’audit local des collectivités et hôpitaux publics seront poursuivies et développées
– favoriser les résistances locales et nationales à l’austérité :
De nombreux collectifs sont engagés dans des actions concrètes pour informer sur la dette, dénoncer les politiques d’austérité, soutenir les luttes sociales partout en France. (...)
– nourrir les solidarités européennes et l’Altersommet :
Le collectif a dès son origine pris des initiatives en lien avec les enjeux européens et en solidarité avec les peuples d’Europe du sud frappé par les politiques d’austérité ordonnées par la Troïka. Il s’agit de poursuivre cette action en lien avec la dynamique européenne de l’Altersommet. (...)
Un événement national se tiendra à Paris les 25-26 mai pour affirmer la participation des mouvements français à la construction d’un mouvement social européen.
Nous allons favoriser les échanges décentralisés et les jumelages avec des mouvements sociaux concrets de résistance dans les pays européens, notamment d’Europe du Sud, sur les conséquences des plans d’austérité (santé, éducation, logement, protection sociale, services publics, fiscalité, femmes, jeunes, droits sociaux, migrations, fermetures d’entreprises,…). (...)