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"L’avenir de l’école reste à écrire"
par Philippe LAHIANI /GFEN ACTU février 2012
Article mis en ligne le 20 février 2012
dernière modification le 17 février 2012

A l’heure où les 14 000 postes supprimés dans l’Éducation Nationale, à la rentrée prochaine, sont répartis dans les régions, les établissements, il convient d’interroger véritablement la logique à l’œuvre.

Depuis l’école obligatoire, de nombreuses tensions ont toujours existé au cœur de l’Éducation : contradictions fortes entre le projet d’une école qui se prétendait démocratique et ses réalisations effectives (avec un taux d’échec scolaire toujours élevé chez les élèves d’origine populaire).

Aujourd’hui, l’essence même de ces tensions s’avère d’une autre nature. À l’insu des acteurs de l’Éducation, on assiste à un véritable basculement : le projet éducatif qui avance masqué est en rupture avec l’horizon d’une école démocratique.

Derrière quelques effets d’annonce, on a voulu détourner l’attention du but véritable des mesures mises en œuvre (socle commun, « nouveaux » programmes, internat d’excellence, élèves à besoin éducatifs particuliers, ...) : le renoncement à une école pour tous au profit d’une école pour chacun où l’excellence et la personnalisation tenteront de masquer la ségrégation sociale accrue par la mise en scène des plus « méritants » des plus pauvres, par la relégation au savoir être et au savoir faire du socle pour les uns quand les autres pourront acquérir les savoirs.

La mise en concurrence (des élèves, des établissements, des régions), principe économique du libéralisme associé à un autoritarisme bureaucratique et à un discours pédagogique passéiste réhabilitent méritocratie et élitisme (fut-il républicain) au détriment de l’estime de soi du plus grand nombre et de la solidarité indispensables aux acteurs comme aux apprentissages.

Compétitivité, efficacité, modèle emprunté à l’économie de marché relèguent l’apprentissage et la culture au second plan. Ces logiques sont incompatibles avec l’acquisition de savoirs qui requiert un temps long, qui exige d’assumer la frustration de ne pas avoir « tout, tout de suite », d’accepter de ne pas savoir pour se mettre à chercher, de renoncer au don de la connaissance par l’enseignant pour la conquérir soi-même, avec les autres. (...)

L’avenir de l’école reste à écrire avec tous les partenaires de l’école soucieux de sa réelle démocratisation : parents, enseignants, chercheurs, mouvements pédagogiques, militants associatifs, syndicaux, politiques et réseaux divers.

À tous les niveaux, maternelle, élémentaire, collège et lycée mais aussi dans la formation continue et/ou professionnelle, le GFEN propose déjà des pratiques et des projets éducatifs ambitieux, à la hauteur de la situation. « Tous Capables » proposons-nous comme défi à relever, comme pari à mettre en actes. Inventer, échanger, donner sens à son action, peser sur le réel : l’avenir de l’École reste à écrire, le GFEN , par les actions qu’il mène entend bien peser sur les choix à venir.

C’était l’enjeu des 4èmes rencontres maternelles « Pour que la maternelle fasse école » qui viennent de se terminer sur ces mots de Christine Passerieux :

« Faire l’École, ce n’est pas "prévenir les risques", ce n’est pas "adapter" les activités au "potentiel" des enfants par l’individualisation... Au GFEN, nous pensons que c’est à l’École de construire ce dont les élèves ont besoin pour passer de leur culture familiale et sociale à la culture scolaire. Pour cela, l’École et les enseignants doivent chercher à comprendre la nature des problèmes qu’ils rencontrent, et non leur "origine "... (...)
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