
Alors que la loi de transition énergétique, qui doit être adoptée finalement ce mercredi
par l’Assemblée nationale, prévoit 32 % d’énergie renouvelable en France d’ici 2030, zoom sur une technologie qui pourrait permettre de le réaliser : l’éolienne flottante à axe vertical.
(...) l’éolien offshore flottant à axe vertical est lui tout à fait nouveau dans le monde des aérogénérateurs. A l’origine du concept, un souci de rendement optimisé : avec des pales tournant à la manière d’un tourniquet, cette éolienne peut profiter du vent dans n’importe quel direction – à la différence des éoliennes classiques qui ne fonctionnent qu’avec un vent de face.
Grâce à des pales penchées à 30° et une inclinaison possible de l’éolienne jusqu’à 15 ou 20° par l’effet de flottaison, l’objectif est d’accroître fortement la capacité de production d’énergie. « La surface balayée augmente quand l’éolienne s’incline », explique ainsi Charles Smadja, cofondateur de la société Nenuphar qui développe cette technologie. (...)
un des intérêts du « flottant » : on pourra installer les éoliennes en haute mer et s’affranchir des contraintes de la bathymétrie (la science de la mesure des profondeurs et du relief de l’océan) qui imposent des fondations aux éoliennes offshore : « Nous ne sommes plus limités par le seuil de trente mètres de profondeur, donc nous pouvons aller plus loin, là où le vent souffle plus fort », dit Charles Smadja, qui souligne que le vent peut souffler jusqu’à 150 km/h au large de Fos. « Mais la production optimum se situe plutôt à une vitesse de vent de 50 km/h. »
L’autre avantage de la technologie, c’est qu’elle fait disparaître la gêne visuelle que suscitent les éoliennes et améliore l’entente avec les pêcheurs, comme l’explique Marie Viala, porte-parole de la société Nénuphar (écouter ici).
Concrètement, l’éolienne reposera donc sur un flotteur – au poids six fois supérieur à celui de l’éolienne – tandis que l’énergie produite sera réinjectée dans le réseau au moyen de câbles d’évacuation semblables aux éoliennes marines. Ces aspects logistiques constituent d’ailleurs les principaux postes d’investissement : « A la différence d’une éolienne terrestre, où l’éolienne en tant que telle représente 80 % des coûts, les flotteurs de notre éolienne et son installation concentrent 70 % des besoins économiques. Tirer un câble en mer coûte 50 millions d’euros », dit Charles Smadja. (...)
Une chose est sûre : un parc-pilote de treize éoliennes flottantes à axe vertical doit voir le jour en 2018 au large de Fos-sur-Mer dans le cadre d’un partenariat avec EDF Energies Nouvelles. Une « première en France », qui se donne pour objectif d’alimenter l’équivalent d’une ville de 50 000 habitants.