
Face aux nouvelles formes de travail et à la précarité, les coopératives peuvent apporter des réponses fondées sur la solidarité.
onde du travail semble traversé d’aspirations paradoxales : il serait impossible de gagner correctement sa vie tout en exerçant une activité qui a du sens, de bénéficier d’un bon niveau de protection sociale tout en travaillant dans un cadre démocratique, ou encore de changer de métier tous les cinq ans (voire d’en exercer plusieurs) tout en gardant du temps pour d’autres activités. Pourtant, la réconciliation de ces aspirations dessine un horizon d’émancipation. Si celui-ci reste largement impensé, il n’en est pas pour autant impensable, à condition de prendre le temps de remettre sur l’établi la notion même de travail, la définition de l’emploi et leur articulation avec les autres sphères de la vie.
C’est ce chantier que mettent en œuvre aujourd’hui de multiples expériences de collectifs de travail. Sous forme associative, coopérative ou sans forme juridique, une myriade de collectifs cherchent à réinventer le travail et, à travers lui, notre manière de « faire société ». (...)
Parmi ces expériences, peu visibles sur la scène médiatique et dans l’arène politique, les coopératives d’activité et d’emploi (CAE) nous semblent expérimenter un futur désirable du travail. Elles s’emploient à faire exister dès aujourd’hui, dans un univers de contraintes, un champ des possibles. (...)