
Une cargaison d’uranium russe à destination d’une usine française en Allemagne a finalement été déchargée à Dunkerque, le 13 septembre. En pleine guerre contre l’Ukraine, cette livraison irrite les collectifs allemands.
Destination : l’usine de fabrication de combustibles nucléaires de Lingen, dans le nord de l’Allemagne. Le site est exploité par ANF (Advanced Nuclear Fuels), une filiale du géant français du nucléaire Framatome.
Mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. Au dernier moment, à l’approche de Rotterdam, le Mikhail Dudin a soudainement repris la mer pour poursuivre jusqu’à Dunkerque (Nord), où il a finalement accosté le lendemain, peu avant midi. Là-bas, l’uranium a été chargé le 13 septembre sous escorte policière dans cinq camions, selon les observations sur place de Greenpeace France. Deux au moins auraient pris mardi après-midi la direction de l’Allemagne.
Pourquoi faire un tel détour de plusieurs centaines de kilomètres ? Contactée, Framatome n’a pas souhaité répondre aux questions de Reporterre. « Il y a énormément d’opacité dans le secteur », regrette Pauline Boyer, porte-parole de Greenpeace France. En Allemagne, une hypothèse circule. « Le détour par Dunkerque est possiblement dû à nos manifestations », avance Alexander Vent, du collectif d’associations antinucléaires de Lingen AgiEL. (...)
depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, la question de la provenance de l’uranium pour alimenter les usines de combustibles est particulièrement sensible. (...)
L’usine Framatome livre notamment la France, la Belgique, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Suisse, l’Espagne, la Suède et la Finlande. (...)
« Pour nous, tous les signaux d’alerte sont au rouge. Comment la France peut-elle continuer à faire affaire avec la Russie ? » déplore Alexander Vent. Son collectif a organisé une manifestation lundi devant l’usine, fortement relayée par la presse allemande. (...)