
Alertes à la bombe, harcèlement, menaces de mort contre le journal Le Poher
Le Poher est le nom d’un territoire breton situé dans les Monts d’Arrées. C’est aussi un hebdomadaire basé en centre Bretagne. Journal local, il couvre la vie sociale, politique et culturelle de la région autour de Carhaix, dans le Finistère. Depuis plusieurs mois, l’extrême droite la plus radicale s’acharne sur ce journal et son équipe. La raison ? Le Poher ne se soumet pas aux surenchères racistes des groupuscules néo-nazis qui multiplient les actions.
Alors que les médias de masse sont déjà possédés par une poignée milliardaires et que le patron d’extrême droite Bolloré a constitué un empire audiovisuel, l’extrême droite s’acharne sur les petits médias qui échappent à leur influence. Ici, Le Poher. (...)
Menaces de mort contre des élus et des habitants, manifestations d’extrême droite sous protection policière, diffamations sur les réseaux sociaux… Épuisés par ce harcèlement, les élus locaux ont fini par abandonner le projet, et les racistes crient désormais victoire. (...)
À l’automne 2022, le journaliste du Poher Erwan Chartier est menacé par des néo-nazis lors d’une manifestation anti-migrants dans la commune, alors qu’il prenait des photos. Les gendarmes, présents sur place, ont éloigné le journaliste plutôt que les agresseurs.
Le 31 janvier 2023, Erwan Chartier, reçoit un courriel anonyme, raciste et homophobe, promettant de le « crever ». Le 8 février, un homme appelle le journal pour demander à quelle heure il peut passer pour « mettre une balle dans la tête » du rédacteur en chef et de l’agent chargée de l’accueil. En parallèle, les réseaux d’extrême droite ont diffusé les noms et les photos des journalistes du Poher, pour les intimider. Une journaliste de France 3 Bretagne a elle aussi été cyber-harcelée. C’est donc une campagne de terreur organisée et concertée contre la presse. (...)
Lundi 20 février, un appel sonne à la rédaction du Poher. « Nous allons vous crever, nous avons mis une bombe dans votre journal, vous allez sauter ». La gendarmerie intervient, aucun explosif n’est retrouvé, mais c’est une nouvelle tentative de terrorisation. (...)
Le fondateur du média fasciste Breizh Info, Yann Vallerie, est justement implanté près de Callac. Il vient d’ailleurs de publier un livre appelant à une « sécession » raciale, s’alarmant que « les blancs deviennent minoritaire » et appelant à construire des communautés rurales. Ce fasciste vit dans une commune voisine, juste au sud de Callac. Il est d’ailleurs pompier volontaire à Callac avec d’autres nazillons, et étend son influence dans la fachosphère bretonne. Il n’a jamais été inquiété.
Où est passé l’esprit Charlie alors qu’une équipe de journalistes est menacée de mort ? (...)
Une mobilisation antifasciste est prévue ce samedi 25 février à Saint-Brévin, près de Saint-Nazaire, où les mêmes réseaux veulent empêcher un autre centre pour réfugiés. Avec les mêmes méthodes.