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L’offensive du grand patronat et des médias contre le repos
Article mis en ligne le 13 juillet 2014
dernière modification le 9 juillet 2014

Nous reproduisons, sous forme de tribune [1], et avec l’autorisation de son auteur, un article publié par Antoine Léaument sur son blog. L’auteur, membre du Parti de Gauche (PG), y analyse un nouvel épisode de la construction médiatique de l’opinion économique, à propos de la bataille menée par le patronat contre le repos (« entendu au sens large, c’est à dire autant la durée légale hebdomadaire du travail que le nombre de congés annuels ou encore le nombre d’années de cotisations pour pouvoir partir en retraite »). Une fois de plus, les médias y jouent un rôle déterminant dans la vulgarisation d’une pensée de marché faite de fausses évidences, de raccourcis simplistes, voire de vraies mystifications (Acrimed).

Fort des victoires qu’il engrange les unes après les autres face à un pouvoir politique qui ne lui résiste pas, le grand patronat est plus combatif que jamais. Il faut dire que Jérôme Cahuzac avait clairement montré le manque d’ambition de François Hollande et de son gouvernement en la matière lorsqu’il avait déclaré, face à Jean-Luc Mélenchon : « La lutte des classes, au fond, ça résume ce qui est notre réelle divergence : vous vous y croyez toujours, moi je n’y ai jamais cru. Jamais. ». Comme l’avait parfaitement analysé Jean-Luc Mélenchon deux jours plus tard chez Jean-Jacques Bourdin : « C’est une déclaration politique. Il dit : “il n’y aura pas de bataille contre le capital” » (voir de 00:00 à 01:30)
(...)

Dans ce contexte, on comprend que le grand patronat soit gourmand : à chaque fois qu’il demande, il obtient ! C’est comme jouer au loto en sachant déjà qu’on va gagner… pourquoi se priver ? Pourquoi s’arrêter tant qu’il n’y a pas de résistance en face ? La lutte des classes, le grand patronat sait très bien qu’elle existe et, comme il a face à lui un pouvoir politique qui croit qu’en faisant des risettes au Medef on fait baisser le chômage, il en demande toujours plus.
Après avoir obtenu plusieurs dizaines de milliards d’euros de cadeaux fiscaux au moment même où il est demandé au peuple de « faire des efforts » et de « se serrer la ceinture », le grand patronat prépare sa prochaine offensive. Sans doute s’est-il senti renforcé par la manière dont le gouvernement a répondu aux grèves des cheminots et des intermittents : désormais, chacun sait que face à un mouvement social, François Hollande fait comme Nicolas Sarkozy et joue le pourrissement et l’épuisement de celles et ceux qui ne peuvent se priver trop longtemps de précieuses journées de salaires. Sans doute, aussi, le grand patronat se sent-il appuyé par les médias qui parlent d’« économies nécessaires », de « manque de compétitivité » et qui font passer les cheminots grévistes pour de dangereux terroristes. Sur ce dernier point, je vous invite d’ailleurs à aller consulter l’article de mon camarade de l’OPIAM sur le champ lexical utilisé par le Parisien, mais aussi cet excellent article d’Acrimed sur le vocabulaire utilisé par divers médias. (...)