
Dieu est mort ! C’est en substance ce que déclarent, éplorés, les trois “grands prêtres” du culte capitaliste réunis ce jour-là par Nicolas Doze, bedeau du saint-système sur la chaîne BFM Business. Inimaginable !
Les curriculum vitae de nos trois grands prêtres attestent pourtant de leur grand sérieux :
- Jean-Marc Daniel : directeur de la revue Sociétal, professeur à l’ESCP Europe ;
- Philippe Dessertine : professeur à l’administration des entreprises Paris Sorbonne, directeur de l’Institut des Hautes finances, membre du Haut conseil des finances publiques ;
- Alain Madelin : ancien ministre tendance fondamentaliste libéral, recyclé en directeur du fonds Latour-Capital.
« Nous avons besoin d’un nouveau modèle économique… mais personne pour le construire ! »
« La classe politique ne répond absolument pas à ce qu’il se passe », s’écrie Philippe Dessertine. « Nous sommes aujourd’hui dans une situation de Troisième République avec le blocage qui va arriver au bout et avec la grande catastrophe qui peut en résulter. On est à un moment où il y a besoin de définir un cap. Le modèle économique ancien est complètement à bout du bout du bout. »
Nous avons besoin d’un nouveau modèle économique, ajoute Philippe Dessertine. Mais, manque de pot, aucune autorité politique en mesure de le construire, même pas de l’imaginer.
« Depuis huit ans du mandat d’Obama, la politique américaine a consisté à se replier sur elle-même. L’Europe, elle, ne se replie pas sur elle-même, elle est en train de se déchirer. »
« Les banques centrales ont lancé une politique qui leur échappe totalement »
« Moment très difficile », renchérit pudiquement Alain Madelin qui reconnaît : « C’est l’épuisement du modèle de la civilisation industrielle. Ou les élites savent conduire la mutation, ou le peuple changera d’élite. Or on a le sentiment que les banques centrales ont lancé une politique qui leur échappe totalement. »
Et de dénoncer la fuite en avant suicidaire des banques centrales qui pissent de la monnaie à tout-va sans souci des conséquences désastreuses d’une telle hémorragie (le « No Limit » de Mario Draghi). (...)