
La contre-réforme des retraites a suscité un rejet très majoritaire du peuple français. Il s’est traduit par des manifestations nombreuses et massives et par des mouvements de grèves dans les secteurs publics et privés. Les citoyens qui ont participé à ces luttes doivent être salués pour leur engagement. La solidarité qui s’est exprimée par un soutien financier aux grévistes témoigne de l’accord de la population avec eux. Ce mouvement et le soutien des citoyens démontrent que trente ans de matraquage idéologique ne sont pas parvenus à tuer la capacité de révolte et la fraternité.
Cela n’a cependant pas été suffisant pour que le Gouvernement et l’Assemblée reviennent sur ce texte honni par la grande majorité des citoyens. Alors que l’action syndicale a été d’une grande ampleur, elle n’a pas encore réussi à aboutir. De son côté, le Parti socialiste, qui a participé à la casse des retraites lorsqu’il était au gouvernement, a eu une position ambigüe. Présent dans les manifestations pour leur apporter son soutien, son projet en matière de retraites reste néanmoins proche de celui de Nicolas Sarkozy. Quant à la gauche de gauche, elle n’a pas désigné clairement tous les responsables qui mènent la guerre aux salariés et à leurs acquis sociaux : Nicolas Sarkozy, certes, mais aussi l’Union européenne et le Fonds monétaire international. Elle n’a pas porté de projet alternatif plausible et crédible à la politique de la droite. (...)
la gauche – toute la gauche – politique, syndicale, associative, doit clairement revendiquer :
* L’annulation des plans d’austérité.
* L’annonce du défaut de paiement et de la restructuration de la dette publique française.
* La sortie unilatérale de l’euro et le retour aux monnaies nationales.
* La dévaluation.
* La reprise en main de la politique monétaire et la monétisation d’une partie de la dette publique.
* La nationalisation des banques et des compagnies d’assurance.
* Le démantèlement des marchés financiers spéculatifs et non leur simple « régulation ».
* Le contrôle des changes et des mouvements de capitaux.
* Une nouvelle politique économique fondée sur le droit opposable à l’emploi, des mesures protectionnistes dans le cadre universaliste de la Charte de La Havane de 1948 (dans le but de parvenir à un équilibre de la balance des paiements de chaque pays), et une mutation écologique du mode de production.
* L’action pour une monnaie commune (et non unique) débordant largement le seul périmètre des Vingt-Sept pays membres de l’actuelle UE.
Telles sont les propositions mises au débat par le M’PEP pour alimenter la base politique du « Front de gauche ». Celui-ci ne doit pas hésiter à prendre comme référence le Front populaire et le programme du Conseil national de la Résistance. (...)