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Ligue des Droits de l’Homme
LA LDH SOUTIENT LE FILM « HUMAN FLOW », DE AÏ WEIWEI
Sortie le 7 février 2018
Article mis en ligne le 20 décembre 2017

« Je suis cette mer entrée dans un vase » : cette citation d’un poète iranien parmi d’autres, nombreuses et belles, qui font écho aux images d’Aï Weiwei dans le documentaire Human flow, pourrait presque résumer la démarche de celui-ci : embrasser dans leur globalité les crises migratoires de diverses origines dont veut rendre compte son film, pour s’interroger et interroger les spectateurs sur les réponses que la société mondialisée pourra proposer à cette tragédie.

Tourné sur une année dans 23 pays, pays d’exil ou pays d’accueil, qui vont de la Grèce à la Birmanie, en passant par le Kenya, le Bangladesh, la Palestine, la Turquie, le Mexique, la France… Human flow s’attache à diverses trajectoires d’hommes, de femmes, de familles qui ont quitté les lieux où ils vivaient pour fuir les guerres, les persécutions, les gangs mafieux, la sécheresse, la faim, et chercher la sécurité, l’Europe étant une des premières destinations où ils pensent trouver asile. La plupart de ces situations nous sont plus ou moins connues ; mais le film d’Aï Wei Wei veut les réunir pour ainsi dire toutes, sans préciser parfois du reste dans quel pays ou dans quel camp on se trouve, pour mettre ainsi l’accent sur ce qui est commun à tous ces destins de réfugiés qui se trouvent confrontés aux mêmes problèmes de survie, d’attente, de rejet, ou d’accueil dans le meilleur des cas, d’un bout à l’autre de la planète. (...)

ce qu’il met au cœur de son film, au-delà des situations propres à chaque pays ou des parcours individuels, c’est que ces migrants qui ont tout perdu, leurs biens quand ils en avaient et souvent leurs familles, sont avant tout des êtres humains, des frères. Il nous fait partager de manière inédite leur quotidien, que ce soit dans des scènes de la vie de tous les jours (cuisine, lessives, toilettes), qui prennent une dimension poignante (...)

On peut donc aborder ce « grand » film sous les nombreux aspects de la crise migratoire comme tragédie de notre époque, tout en questionnant la place et le rôle de l’artiste dans le monde moderne, et à sa responsabilité dans le débat public. Pour Ai Weiwei, la réponse est claire : « L’art est un moyen de se battre pour la liberté personnelle. Mais c’est aussi la lutte en elle-même… L’art doit se mêler des débats éthiques, philosophiques et intellectuels.Quand on se dit soi-même artiste, c’est une responsabilité qui nous incombe… L’art nous permet de mieux savoir qui nous sommes, dans quel genre de monde nous vivons et quel type de rêve nous faisons. ». (...)