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Alternatives Economiques
LOGEMENT Les HLM en mode survie
Article mis en ligne le 14 octobre 2018
dernière modification le 13 octobre 2018

A l’heure où s’achève le congrès annuel de l’Union sociale pour l’habitat (USH), jeudi 11 octobre, les débats du monde HLM ont tourné cette année sur la capacité des bailleurs sociaux à survivre aux coups de massue budgétaires assénés depuis un an par le gouvernement.

Pour mémoire, le gouvernement a décidé à l’automne 2018 de prélever 1,5 milliard d’euros par an sur les bailleurs sociaux, appelés à participer au désendettement de la France. Cette ponction prend la forme d’une baisse de loyers imposée aux bailleurs sur leurs locataires touchant les APL, afin de compenser les coupes dans les APL de ces locataires pauvres et modestes. C’est ce que le gouvernement appelle la « réduction de loyer de solidarité » (RLS). Elle est d’un montant de 850 millions d’euros en 2018 et 2019, avant une montée en charge à 1,5 milliard par an à partir de 2020. Elle s’accompagne d’une hausse de la TVA sur les bailleurs sociaux de 5,5 à 10 %, alourdissant la ponction annuelle de 700 millions…

Face à cette saignée d’une ampleur inédite, représentant 7 % des revenus locatifs, vivement contestée l’an dernier par les bailleurs et associations, le gouvernement a promis que diverses compensations (prêts de haut de bilan, rallongement de la durée des prêts, baisse des taux d’emprunt, facilités de trésorerie et ventes HLM) rendraient la RLS indolore. (...)

il y a de quoi s’inquiéter, non pas sur la survie des bailleurs, mais sur leur capacité à répondre efficacement à la crise du logement. Car le niveau « élevé » de production dont se félicite la Caisse s’apparente en réalité, dans son scénario le plus optimiste, à une baisse continue de la production HLM. Celle-ci passerait ainsi sous la barre des 100 000 à partir de 2020, puis se situerait à une moyenne de 63 000 entre 2027 et 2055. Bien loin des objectifs de 150 000 HLM à construire chaque année, objectif annuel (jamais atteint) lors du précédent quinquennat. Les HLM survivront mais, pour reprendre les termes de l’étude, « au prix d’un repli substantiel de la production de logements à moyen terme ». La construction dans ce scénario est donc prévue pour « diminuer (-38 % d’ici vingt ans) ». A noter que les réhabilitations seraient elles aussi orientées à la baisse, passant de 115 000 à 90 000 par an. (...)

Rappelons que, avec 113 000 HLM financés en 2017, le niveau de production actuel est déjà largement insuffisant, et orienté à la baisse (...)