
La 66è Commission baleinière internationale (CBI) s’est ouverte hier en Slovénie. À cette occasion, ses 88 pays membres sont réunis pour discuter de l’avenir des cétacés et mettre en place des solutions permettant de les protéger. Il n’aura pas fallu attendre plus tard que le deuxième jour pour connaître notre première déception, et pas des moindres, puisque la CBI vient de rejeter la proposition de création d’un sanctuaire baleinier dans l’Atlantique sud
La CBI doit revoir ses ambitions à la hausse pour assurer la pérennité des cétacés
L’idée de la création d’un sanctuaire baleinier dans l’Atlantique sud a été mise sur la table des discussions pour la première fois en 1998. Mais cette proposition a été régulièrement confrontée à une farouche opposition de la part de gouvernements membres de la CBI, comme le Japon ou la Norvège qui pratiquent encore la chasse baleinière. Aujourd’hui, malgré une majorité de 38 voix en faveur de la création du sanctuaire contre 24 contre, la proposition a été rejetée car elle n’atteint pas les 75% nécessaires à l’adoption.
Au cours du 20è siècle, près de 3 millions de baleines ont été tuées à travers le monde. 71% d’entre elles ont été chassées dans l’hémisphère sud. Après des années de tractation et de discussions, cette option a une nouvelle fois été écartée alors que de nombreuses populations de cétacés peinent à se reconstituer.
La CBI manque encore une occasion de bien faire (...)
Le sanctuaire baleinier de l’Atlantique sud aurait permis de créer une “no go zone” où la chasse serait définitivement interdite, même si le moratoire sur la chasse venait à être levé sous la pression de pays comme la Norvège, le Groenland ou le Japon.
Malgré une majorité de pays en faveur du sanctuaire, malgré les centaines de milliers de soutiens citoyens, la CBI n’aura pas su prendre les décisions qui s’imposent afin de protéger les baleines. Le plus décevant étant que nos efforts pour faire adopter cette proposition ont été sapés par des Etats membres se trouvant à des milliers de kilomètres de l’Atlantique sud, parfois même dans l’hémisphère nord ou de l’autre côté de la planète, alors que tous les Etats côtiers de l’Atlantique sud ont pleinement soutenu la proposition.