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La France craint une utilisation malveillante des nouveaux OGM
Article mis en ligne le 3 août 2017
dernière modification le 2 août 2017

Le Conseil national consultatif pour la biosécurité (CNCB), mis en place en 2015 par le gouvernement français, vient de publier un rapport classé « secret défense » dans lequel il estime que les nouveaux outils de modification génétique, comme le fameux Crispr/Cas9, sont une menace réelle pour la sécurité nationale. (...)

Ce Conseil réunit le Secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale, des personnalités scientifiques qualifiées proposées par l’Académie des sciences, des hauts fonctionnaires des ministères des Affaires étrangères, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, de la Santé, de la Défense et de l’Intérieur. Ceci est considéré comme « une structure unique dans le paysage français : pour la première fois, un conseil à vocation stratégique réunit en effet des personnalités scientifiques et des hauts fonctionnaires de l’État ». Les scientifiques en charge de l’utilisation de ces techniques, qui en vivent, sont-ils les meilleurs garde-fous pour la société ? (...)

« CRISPR/Cas9 est un nouvel outil de biologie moléculaire qui, certes facilite et accélère la manipulation des génomes, et particulièrement des génomes des cellules dotées d’un noyau, mais qui, en l’état de l’art, ne permet pas d’accroitre fondamentalement le risque de prolifération d’armes biologiques. Il ne constitue donc pas à cet égard un saut technologique susceptible de générer de nouvelles menaces ». Autrement dit, pour le CNCB, Crispr/Cas9 n’est rien d’autre qu’une amélioration de techniques disponibles depuis des décennies. Crispr/Cas9 n’augmente pas le risque par rapport aux anciennes biotechnologies mais ce risque peut se réaliser plus facilement et à moindre coût. Et donc d’une certain façon, il peut aussi se réaliser plus fréquemment. (...)

Mais derrière Crispr/Cas9, d’autres évolutions techniques se profilent, comme la biologie synthétique et le forçage génétique. Dans un rapport du CNCB, rendu en partie public le 7 février 2017 [3], la biologie de synthèse, qui permet de créer des génomes artificiels, « pose la question de la possibilité de recréer (...) des virus », ce qui représente un risque réel pour la sécurité sanitaire des populations. (...)

Pour le CNCB, face à cette menace, les États ne peuvent compter que sur une auto-régulation, à l’instar de l’International Gene Synthesis Consortium (IGSC) qui regroupe 80% des entreprises impliquées dans la biologie de synthèse. Une parade somme toute légère.

Le but du CNCB « n’est (...) pas de régenter la recherche, mais d’accompagner son développement et de prévenir ses éventuelles retombées nocives ». En effet, il ne faut surtout pas freiner la recherche, ni nuire à la compétitivité des entreprises françaises. Les recommandations sur la biologie de synthèse « visent à la prévention des risques liés à ce champ de recherche, tout en évitant l’adoption d’un cadre trop contraignant qui nuirait à la compétitivité des laboratoires français ». (...)