
Le ministère des Armées a annoncé, mardi 9 juin, que plusieurs tirs d’essai de missiles nucléaires M51 seraient réalisés d’ici la mi-juillet. Les missiles lancés à cette occasion seront dépourvus de leurs têtes nucléaires. Les essais de systèmes d’armes liés à la dissuasion nucléaire étant couverts par le secret défense, la date exacte à laquelle ils auront lieu n’a pas été communiquée. Seule la zone dans laquelle ils seront réalisés est connue
Les missiles M51 mesurent douze mètres de hauteur, pèsent cinquante tonnes, et disposent d’une force de frappe équivalente à six cents fois celle des bombardements atomiques d’Hiroshima. Ils sont conçus pour être lancés depuis des sous-marins nucléaires lanceurs d’engin. Ils coûtent, à l’unité, 120 millions d’euros.
« C’est une obscénité en ces temps de pandémie », selon la Fédération antinucléaire de Bretagne. « Cette reprise des essais est en contradiction totale avec le Traité de Non-Prolifération qui reconnaît que certains États peuvent détenir l’arme nucléaire à condition que ceux-ci réalisent de « bonne foi » un processus de désarmement nucléaire », affirme l’association dans un communiqué. L’association rappelle également que, lors d’un essai en 2013, un missile avait explosé lors de son lancement, ce qui avait empêché la pratique de la pêche pendant plusieurs mois.
En opposition à cette campagne, les comités bretons du Mouvement de la Paix ont décidé d’organiser des piquets de protestation et des « pique-niques pour la paix » à Nantes, Rennes, Lannion, Sant Malo, Penmarc’h et Morlaix. Le Mouvement espère voir ces initiatives essaimer partout en France afin d’inciter le gouvernement à « inverser [s]es priorités en faveur des urgences sanitaires et environnementales », et non en faveur des armes nucléaires. (...)