
« Que s’est-il passé, il y a des milliards d’années pour qu’ils s’attaquent à nos corps ? Nous contrôlent, nous mutilent, nous frappent… », ainsi s’indigne Leila, au début de ce documentaire. Le ton est donné : le magnifique film de Barbara Miller dénonce avec force la mainmise, depuis des siècles, des hommes et des religions sur les femmes et leur sexualité, et nous fait partager le combat de cinq jeunes femmes, de cinq pays et continents différents, contre cette oppression.
Leila, somalienne, installée à Londres, a été excisée à sept ans et se mobilise corps et âme, aussi bien en Europe que dans certains pays africains, pour que cesse cette mutilation, cette « agression sexuelle », qui prive les femmes de leur plaisir.
Deborah, élevée au sein de la communauté juive hassidique de New York, prend conscience, après un mariage arrangé et la naissance de son fils, du pouvoir exorbitant de sa communauté sur les femmes, qui ne peuvent s’y épanouir. Elle décide donc de la quitter. (...)
C’est avec beaucoup d’émotion, mais aussi de colère et de révolte que ces femmes dévoilent peu à peu leur histoire et leur combat. Toutes accusent les religions ou les coutumes d’avoir diabolisé la femme, de vouloir contrôler leur sexualité, ce que la réalisatrice illustre par des extraits des textes sacrés (Bible, Talmud, Coran, Mahabharata) qui font froid dans le dos…
Evidemment, les réactions des communautés contre lesquelles elles s’insurgent sont violentes.
Mais toutes continuent à se battre pour que les femmes se réapproprient leur corps, osent dire « oui » à leur désir, à leur plaisir. Plusieurs l’affirment : cette oppression sur les femmes est un problème mondial, et il est urgent d’y sensibiliser les hommes qui en sont, sans le savoir, aussi victimes. (...)