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Ligue des Droits de l’Homme
La LDH soutient le film « Le procès contre Mandela et les autres » de Nicolas Champeaux et Gilles Portes
Sortie le 17 octobre 2018
Article mis en ligne le 4 septembre 2018
dernière modification le 2 septembre 2018

Alors qu’il était envoyé spécial permanent de RFI à Johannesburg, Nicolas Champeaux, coréalisateur avec Gilles Portes de ce remarquable documentaire, avait rencontré quelques-uns des coaccusés de Nelson Mandela, survivants du procès de Rivonia (1963-1964) (le grand procès de l’Apartheid), qui avaient été condamnés comme lui à la perpétuité.

Leur force de caractère l’avait impressionné. Alors qu’il apprend que les 256 heures d’archives sonores du procès ont été numérisées, l’idée de ce film émerge dans son esprit. Outre une mise en scène de moments déterminants du procès, il donne la parole à ces « survivants » : Ahmed Kathrada, Andrew Mlangeni, Denis Goldberg. Ceux qui, dans l’ombre de Mandela, ont fait de lui ce qu’il est devenu, ainsi qu’à deux de leurs avocats toujours en vie, George Bizos et Joël Joffe. Au fil de leurs recherches historiques, les deux coréalisateurs font également la connaissance de Winnie Mandela, ainsi que de Barbara Hogan, ex-compagne d’Ahmed Kathrada et députée sud-africaine.

A tous, ils font écouter des extraits des archives sonores (il n’en existe pas de filmées), les laissant ainsi commenter ces enregistrements qu’ils n’avaient encore jamais entendus, et évoquer leurs souvenirs.

Pour illustrer ces écoutes , les réalisateurs ont eu recours à de superbes images d’animation en noir et blanc. (...)

Parmi les quelques témoignages des proches de ces militants, celui de Barbara Hogan, qui raconte la difficulté d’avoir un projet de vie commune sous l’Apartheid lorsque l’on n’a pas la même couleur de peau.

Ils choisissent Mandela pour les représenter, car c’est un orateur brillant. Ce dernier va faire un discours devant le Tribunal, où il assume et explique leurs choix et méthodes d’action : le sabotage, puisque tous les moyens légaux de résistance ont été épuisés ou interdits par la loi. C’est au cours de ce plaidoyer qu’il prononce les paroles résumant magnifiquement les objectifs et l’action de ses compagnons de l’ANC, et, disons-le, de tous ceux qui ont lutté et luttent contre le racisme dans le monde : « J’ai chéri l’idéal d’une société noire libre et démocratique, dans laquelle tout le monde vivrait ensemble en harmonie et avec des chances égales, c’est un idéal auquel je souhaite consacrer ma vie et voir se réaliser de mon vivant, mais si c’est nécessaire, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir ». Ces paroles, il les prononcera de nouveau à sa libération, 27 ans et 7 mois plus tard.