
Où beaucoup envisagent de faire simplement évoluer le système fiscal, vous en appelez à une « révolution fiscale », notamment en matière d’impôt sur le revenu. Pourquoi ?
Pour deux raisons.
– D’abord parce que la complexité de notre système s’ajoute à la technicité du sujet pour le rendre opaque et incompréhensible aux yeux des citoyens. Un niveau de prélèvements obligatoires élevé (environ 45 % des revenus en France aujourd’hui) permet de financer une protection sociale ambitieuse, des écoles, des universités, etc. Mais cela crée aussi une obligation de transparence. (...)
_La seconde raison est que notre système d’impôts directs sur le revenu - impôt sur le revenu et contribution sociale généralisée (CSG) - est en faillite. (...)
Nous pensons qu’il faut supprimer l’actuel impôt sur le revenu et créer un nouvel impôt direct qui consistera, en pratique, dans une extension de la CSG. Celle-ci est en effet un outil efficace : elle n’est pas mitée par une multitude de niches ; son assiette est perfectible, mais large, en particulier concernant les revenus du patrimoine ; et il s’agit d’un prélèvement à la source, à la fois plus simple pour le contribuable et plus facile à contrôler. Le problème de la CSG, c’est qu’elle est proportionnelle. Nous proposons donc d’y introduire un barème progressif très simple qui permette de la rendre plus juste. (...)
Nous n’avons pas cherché à augmenter les recettes de l’Etat, mais à construire un dispositif plus équitable, plus transparent et plus adapté à la situation économique.(...)
– un livre : Pour une révolution fiscale. Un impôt sur le revenu pour le XXIe siècle, par Camille Landais, Thomas Piketty et Emmanuel Saez, La République des idées-Le Seuil, 2011
– un site : La révolution fiscale à portée de click"