
Depuis huit ans, Philippe Bertrand présente « Carnets de campagne », un programme radiodiffusé par France Inter, consacré aux initiatives sociales, économiques ou culturelles qui fleurissent un peu partout dans les régions françaises et ouvrent des pistes d’avenir hors des réponses institutionnelles et des sentiers battus.
Depuis huit ans, Philippe Bertrand présente « Carnets de campagne », un programme radiodiffusé par France Inter, consacré aux initiatives sociales, économiques ou culturelles qui fleurissent un peu partout dans les régions françaises et ouvrent des pistes d’avenir hors des réponses institutionnelles et des sentiers battus.
Au terme de mille cinq cents émissions, quel bilan tire-t-il de cette immersion dans des territoires en mouvement ? Ces projets conçus par des « artisans du futur » capables de fédérer les énergies et les moyens sont-ils précurseurs de nouvelles formes de vie sociale ? Constituent-ils les indices d’une mutation en marche de la société française — voire européenne ? Ces nouveaux entrepreneurs concilient-ils l’agir local et le penser planétaire ?
La revue Futuribles a interviewé Philippe Bertrand.
"Notre appel à projets se fait à l’échelle d’un département trois semaines ou un mois avant l’émission. La remontée est immédiate à travers le site de Carnets de campagne ou les réseaux sociaux, au rythme de cinquante à cent réponses par département.
Nous les trions sur trois critères : l’impact, le caractère innovant et l’exemplarité. Mon équipe et moi-même prenons contact ensuite directement avec ceux que j’envisage de présenter à l’antenne. Carnets de campagne, cette fenêtre ouverte sur la vitalité de l’économie sociale et solidaire, a déjà à son actif 1 500 émissions et reçoit chaque année environ huit mille courriers.
Ce qui me saute aux yeux depuis le début de l’émission, c’est la qualité de ces initiatives (...)
Si je cherchais à synthétiser tous ces projets, je dirais qu’ils sont pédagogiques, économiques, populaires, écologiques et reposent sur des circuits courts. En fait, dans ce foisonnement, on ne peut pas parler de phénomènes de mode, par nature éphémères, mais de tendances, beaucoup plus durables parce que liées à des carences et à des dysfonctionnements dans la société française.
Même si le milieu rural n’est pas le seul terrain d’expansion des initiatives, il n’en demeure pas moins qu’il est souvent synonyme d’expérience pilote. (...)