
Comme aux plus beaux jours de la Comics Code Authority qui censuraient les comics jugés trop violents ou sexuels, la censure contemporaine s’exercerait particulièrement bien sur les livres destinées aux adolescents. Avec comme domaines de préoccupation le sexe, la drogue et le suicide, qu’il faudrait éloigner le plus possible des adultes en devenir.
C’est l’American Library Association qui a rendu ce verdict : en tant que lieux publics, les bibliothèques sont en effet les premières à faire les frais de la censure, tout en l’appliquant à la demande d’un certain nombre d’usagers. « Les romans Young Adults sont à la mode en ce moment, et la plupart des plaintes concernent ce type d’ouvrages » résume ainsi Barbara Stripling, présidente de l’association qui organise par ailleurs la Banned Book Week.
« La pression s’exerce surtout en milieu urbain, pour protéger les enfants et les adolescents, et nous recevons de nombreuses demandes concernant l’alcool, le suicide et les scènes sexuelles », poursuit Stripling. Thirteen Reasons Why, roman de Jay Asher qui aborde le suicide adolescent, a fait son entrée dans la liste des 10 ouvrages les plus censurés en bibliothèque : « Il a beaucoup fait parler, car les parents s’inquiètent de la mention du suicide », souligne Stripling.
Des craintes souvent injustifiées : l’ALA mène un travail de veille sur les effets des lectures, et n’a pu mettre aucun lien en évidence entre la lecture d’ouvrages sur différents sujets sulfureux et une recrudescence de suicide ou autres comportements à risques. (...)