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La colère de Jean-Luc Mélenchon et sa médiatisation
Article mis en ligne le 7 avril 2010
dernière modification le 6 avril 2010

Le 19 mars 2010, à deux jours du deuxième tour des élections régionales un étudiant en journalisme, Félix Bréaux, aborde Jean-Luc Mélenchon qui distribue des tracts avec ses amis du Front de gauche sur un marché 12e arrondissement de Paris et l’interroge. Dix jours plus tard une vidéo, extraite de cet « entretien », est diffusée sur la page Dailymotion de l’école de journalisme : elle montre une engueulade au cours de laquelle, c’est le moins que l’on puisse dire, la colère de Jean-Luc Mélenchon ne lui inspire pas une analyse particulièrement subtile des médias – « métier pourri » - et un comportement particulièrement affable – « petite cervelle » – à l’égard de l’apprenti journaliste.

Et la quasi-totalité des médias de dénoncer les insultes proférées contre cet apprenti et contre l’ensemble de la corporation. Soit. Mais encore ?...

...Plutôt que d’exercer correctement leur métier à l’occasion de la diffusion de l’altercation, les journalistes qui l’ont commentée ont préféré, à de rares exceptions près [13], répondre par des leçons de morale à l’intention de Jean-Luc Mélenchon, dont le comportement aurait été incompatible avec celui d’un responsable politique.

Plutôt que de s’interroger sur la contestation croissante dont ils font l’objet de la part de nombreux acteurs collectifs, ils ont préféré amalgamer toutes les critiques qui les visent de la part de responsables politiques [14] et se demander si cette « mode », selon le terme plusieurs fois employé par Thierry Guerrier dans l’émission « C à dire », sur France 5, ne menaçait pas leur indépendance.

On pourrait sans doute plaider en faveur de nos indignés, en soutenant que la colère est mauvaise conseillère et que la critique serait plus efficace à condition de mesurer son expression. Seulement voilà : de quelque façon que s’exprime la contestation des pratiques journalistiques, c’est généralement une fin de non-recevoir qui lui est opposée...