
La politique de la terre brûlée du maire LR du Blanc-Mesnil touche maintenant les Maisons pour tous de la ville. Face à l’urgence de la situation, la majorité municipale se fissure et les habitants des quartiers populaires se mobilisent pour maintenir ces rares espaces de débat et de solidarité.
Les jours se succèdent et ne se ressemblent presque pas. En effet, l’équipe des élus municipaux Républicains du Blanc-Mesnil semble très occupée à défaire tout ce qui ressemble de près ou de loin à un semblant de démocratie. Pourtant, les promesses de campagne garantissaient à la population un véritable changement. Thierry Meignen, l’actuel maire Républicain, avait su surfer sur la vague de mécontentement venue des quartiers populaires. Las d’une gestion communiste qui n’a pas voulu leur ouvrir les portes, qui n’a pas réussi à travailler au renouvellement de ses cadres et de ses listes électorales, des hommes et des femmes se sont levés pour faire basculer la ville. (...)
Mais alors pourquoi cette colère qui monte ? Le 30 octobre 2015 à la Maison pour tous Jean Jaurès, la tension était palpable lors de l’assemblée générale. La salle était comble, un appel à la population avait largement circulé. Près d’une centaine de personnes ont répondu présentes, venues de tous les quartiers de la ville. L’objet du litige est la volonté du maire d’écarter de son poste Kader Zekri, l’actuel directeur de la Maison pour tous. Pourtant, lors de l’assemblée générale, les éloges au sujet du directeur n’ont pas tari (...)
pourquoi ? Que veut le maire ? C’est bien la question qui a été posée par les habitants aux élus membres de droit, siégeant au conseil d’administration de la Maison pour tous. (...)
ce qui a mis le feu aux poudres et accéléré la mobilisation de tous est bien l’acte incompréhensible du directeur de cabinet du maire : un dépôt de plainte du 21 octobre 2015, qui a conduit la police nationale au domicile de Kader Zekri afin de lui remettre en main propre une convocation au commissariat pour répondre de « soupçon de crime ou intention de commettre un délit. » On croit rêver.
Mais dans le même temps dans la salle se murmure à qui veut bien tendre l’oreille que ces pratiques restent fidèles à celles mises en œuvre depuis le début de mandat. Il ne se passe pas une semaine sans que cette équipe fasse parler d’elle. La fin du Forum, de la Bourse du travail, l’expulsion locative du dessinateur Remedium, l’annulation du concert de Grand Corps Malade, les mises au placard ou départ forcés de nombreux salariés municipaux, la chasse aux sorcières. Les articles nauséabonds dans le journal de la ville, sur les migrants, la chasse aux Roms. Et encore, seules émergent dans l’espace public les affaires qui font grand bruit, ce qui donne une indication sur l’ampleur du phénomène. (...)
Aujourd’hui c’en est trop, les habitants, les équipes des Maisons pour tous disent stop. D’autant qu’ils apprennent au hasard d’une information qui circule sur les réseaux sociaux que la ville a lancé un appel d’offre en date du 23 octobre 2015 pour confier la gestion des Maisons pour tous (fonctionnement et personnel) à un organisme extérieur. Cette information a déclenché une mobilisation de l’ensemble des quartiers.
Plus de 200 personnes investissent la place de l’hôtel de ville dès 17h le 12 novembre.
Ils s’invitent au conseil municipal et imposent le débat sur les Maisons pour tous bien que ce sujet ne figure pas à l’ordre du jour du conseil. Le maire confirme sa démarche et souhaite modifier les règles de fonctionnement au prétexte d’irrégularités constatées au sein des différents équipements. « Menteur crie le public, vous voulez privatiser, vous voulez retirer le pouvoir des habitants ». (...)
Depuis mercredi 25 novembre, les Maisons pour tous ont engagé un bras de fer avec la municipalité : blocage des équipements, aucune activité n’a lieu. Les salariés soutenus par la population ainsi que la majorité des conseils d’administration demandent le retrait de cet appel d’offre. (...)