
La ministre de la Santé a annoncé la suppression de la notion de détresse exigée pour la distribution de la « pilule du lendemain » dans les lycées. Une bonne nouvelle, disent les infirmier.e.s scolaires, mais pour un accès vraiment facilité, il faudrait davantage d’effectifs.
(...) Le but est donc de « réduire les délais d’attente » et faciliter le recours à la contraception d’urgence dans les établissements du second degré, indique la ministre de la Santé. « C’est une très bonne nouvelle », estime Brigitte Accart, secrétaire générale de la SNIES, syndicat des Infirmiers-ères de l’Education nationale et du Supérieure, interrogée par Les Nouvelles NEWS. « Les infirmières étaient toujours confrontées aux critères d’urgence, mais qu’est-ce-qu’une urgence ? Cela n’était pas défini et pour autant, quand une adolescente se présente à l’infirmerie, c’est forcément une urgence. Maintenant, nous pourrons travailler plus sereinement. »
Un accès à la contraception limité par un manque d’effectif
Du côté du Planning Familial, cette simplification est également saluée. « Supprimer la notion de détresse permet de rendre tout à fait ‘légitime’ la contraception d’urgence, et donc d’en rendre l’accès plus facile. C’est reconnaître qu’on peut oublier une contraception, ou ne pas l’avoir prévue, pour des raisons diverses, sans culpabiliser et donc faciliter les démarches », juge Véronique Séhier, co-présidente du Planning Familial, contactée par Les Nouvelles NEWS.
En théorie, donc, l’accès à la « pilule du lendemain » et plus largement à la contraception parait facilité par cette nouvelle mesure. Mais derrière cette loi, y’a-t-il assez de personnel pour réellement et concrètement répondre aux attentes des élèves ? « L’infirmier.e de l’établissement scolaire est une personne de ressource… à condition d’être disponible, car elles et ils sont parfois sur plusieurs établissements ou ont beaucoup de tâches à faire », alerte Véronique Séhier.
Certes, les effectifs ne sont pas en baisse, nous informe la secrétaire générale de la SNIES, « mais ils ne sont pas satisfaisants pour autant. Il faudrait des créations de postes pour une couverture totale sur le territoire. Les conditions se dégradent par manque de temps, par une baisse des effectifs de médecins scolaires entrainant un transfert des tâches sur les infirmières, par une non-reconnaissance de notre profession (salaire, carrière, …) ».
Rattraper l’échec du Pass contraception
Ainsi, l’idée est saluée par les professionnelles du secteur mais tous regrettent que les moyens humains ne suivent pas (...)