
(...) Cette façon de transcrire ce qui se passe en Belgique est presque sans exception, aucun article dans la presse dominante n’a trouvé pertinent d’expliquer que la réforme discutée allait à l’encontre des travailleurs de l’ensemble du pays comme l’ont fait remarquer les syndicats.
Or, en reproduisant constamment une vision « communautarisée » du conflit, les médias participent activement à l’occultation de son aspect social et du mouvement qui se construit. (...)
aucun média n’ose poser cette autre question : La logique de division n’est-elle pas contre l’intérêt de l’ensemble les travailleurs belges ? Contre l’intérêt des travailleurs francophones, néerlandophones, germanophones,… Cette question, est totalement absente du traitement médiatique de la question communautaire en Belgique. (...)
ni en Wallonie, ni en Flandre, la majorité de la population ne veut du scénario séparatiste. Mais les éditorialistes aiment enfermer le débat dans un cadre communautaire évacuant tout autre clivage permettant de poser d’autres questions, des questions qui fâchent. « L’opinion publique » flamande ou francophone est de ce point de vue une construction médiatique permettant plus que jamais de problématiser et de définir les termes du débat. (...)
Le traitement médiatique et politique des nombreuses manifestations citoyennes unitaires contre le séparatisme est également à souligner. (...)
Depuis la deuxième grande mobilisation, un nouveau mot d’ordre sévit : le mouvement perd du terrain ! (...)
pourtant le mouvement est assez exceptionnel et plutôt étonnant dans les universités Belges. Loin de tout pessimisme, du côté de la plate-forme étudiante le mouvement est plutôt vu comme une réussite.
Cependant, un rapide passage en revue des journaux précédents nous indique que ce pessimisme médiatique n’est pas vraiment nouveau. (...)
Outre ces commentaires défaitistes, on n’oubliera pas les nombreux qualificatifs pour caractériser les citoyens mobilisés de « simplistes », ou de « récupération populiste », … Bref, les experts belges font aussi bien que leurs confrères français pour délégitimer toute implication de la « plèbe » dans la politique.