
L’affaire Tarnac ne relève pas du terrorisme. Plus de huit ans se sont écoulés depuis les premières arrestations qui avaient signé, pour la ministre de l’intérieur de l’époque, Michèle Alliot-Marie, la « résurgence violente de l’extrême gauche radicale » à travers des actes de sabotage de lignes SNCF. Dans un arrêt rendu le 10 janvier, la Cour de cassation a définitivement tranché une des questions les plus épineuses dans ce dossier qui n’est toujours pas jugé.
La plus haute juridiction judiciaire a en effet considéré qu’« il n’existe pas de charges suffisantes permettant de retenir que les infractions auraient été commises en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ». Or, c’est la condition posée par le code pénal pour qu’une infraction soit qualifiée d’« acte de terrorisme ».
Ce faisant, la Cour a rejeté les pourvois formés par le parquet général de Paris et la SNCF. « C’est une sacrée claque pour la justice antiterroriste, réagissait auprès du Monde, Mathieu Burnel, une des personnes poursuivies dans cette affaire. On regrette cependant qu’il ait fallu tant d’années de tergiversations pour qu’elle se désavoue, et nous regrettons aussi qu’elle n’ait pas eu le courage de pousser le repentir jusqu’au bout en prononçant des non-lieux pour tous. »