
Un procès financier pour le FN, c’est une première. Dès ce mercredi, plusieurs proches de Marine Le Pen devront expliquer le financement de ses campagnes.
C’est un parti qui, selon sa présidente, « n’a rien à se reprocher ». Qui garde la « tête haute » et les « mains blanches », contrairement à d’autres. Le Front national, devenu Rassemblement national en juin 2018, a changé de nom mais pas de disque : il accuse ses adversaires des pires magouilles et se défend d’y prendre part. Vu ses résultats électoraux, l’argument semble convaincre.
Du 6 au 29 novembre, les comptes du parti d’extrême droite vont pourtant être mis à plat, voire à nu. Le tribunal correctionnel de Paris doit se pencher sur le financement de quatre campagnes électorales, fruit d’une collaboration étroite entre le Front national, Jeanne (le microparti de Marine Le Pen) et la société Riwal, un prestataire ami dirigé par Frédéric Chatillon : la présidentielle et les législatives de 2012, les municipales de 2014 et les départementales de 2015. Sept prévenus – Sighild Blanc, Frédéric Chatillon, Nicolas Crochet, Olivier Duguet, Jean-François Jalkh, Axel Loustau, Wallerand de Saint-Just – et trois organisations – le Front national, Jeanne et Riwal – doivent comparaître à partir de ce mercredi devant la 11e chambre. Ils sont accusés, selon les cas, d’escroqueries, de faux, d’abus de biens sociaux, de blanchiment ou de recel. Et présumés innocents jusqu’à preuve du contraire. (...)