
Fleur Pellerin a participé jeudi à une discussion parlementaire sur la loi sur le numérique. À cette occasion, la ministre déléguée a exposé les grands axes de son texte. Si ce dernier rappellera les grands principes, il devrait toutefois contenir un certain nombre d’exceptions préoccupantes.
Au cours de la discussion parlementaire, Fleur Pellerin a rappelé le contexte dans lequel s’inscrit cette initiative législative. Il s’agit selon elle d’aborder le troisième virage de la protection des données personnelles, après les deux précédents négociés d’abord par la mise en place de la CNIL en 1978 puis par la transposition de la directive européenne 95/46/CE en 1995.
"Des centaines, des milliers de données sont collectées chaque jour sur chacun d’entre nous, parce qu’Internet fait partie de notre quotidien, que nous avons des smartphones et que toutes ces machines produisent naturellement, si j’ose dire, des données. Et demain, les objets connectés envahiront notre quotidien", a ainsi expliqué la ministre. Or, ce constat appelle un nouveau cadre. (...)
Fleur Pellerin évoque l’objectif de "revenir sur les dispositifs de blocage et de filtrage des sites internet par l’administration, afin d’assurer un contrôle effectif de ces dispositifs par une autorité indépendante, qu’elle soit judiciaire ou administrative". Cela laisse à penser que cette approche perdurera, alors même qu’elle s’avère nuisible pour le réseau, affecte le trafic légitime et perd en pertinence dans le temps. (...)
, Fleur Pellerin laisse entendre que les demandes des opérateurs télécoms seront entendues. "Ouverture ne veut pas dire naïveté", s’empresse-t-elle de nuancer, attaquant les géants du web (comprendre Google, Amazon, Facebook, Apple, Twitter...) qui seraient en quelque sorte "passagers clandestins" du web, sans financer les réseaux.
Une sortie à rapprocher au rapport rendu public ce vendredi par la Fédération Française des Télécoms, qui oppose les vertus des opérateurs au comportement anti-civique des géants du web
"Je veillerai donc tout particulièrement à ce que l’ensemble des acteurs du numérique puissent participer de manière équitable au financement des infrastructures et de l’écosystème français", explique la ministre. , qui a des objectifs à tenir de couverture du territoire en très haut-débit, veut en effet ménager la marge opérationnelle des opérateurs pour leur permettre l’investissement nécessaire. Quitte à sacrifier au passage quelques principes de neutralité qu’il estime moins importants que le très haut débit pour tous (...)