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Le Monde
La loi sur la restitution des biens mal acquis en passe d’être promulguée
Article mis en ligne le 14 juillet 2021
dernière modification le 13 juillet 2021

Les députés et sénateurs se sont accordés sur un texte permettant de restituer aux populations les fonds confisqués par la justice française à des dirigeants corrompus.

C’est l’aboutissement d’une quinzaine d’années de combat des associations de lutte contre la corruption internationale, telles Sherpa et Transparency International. L’Assemblée nationale et le Sénat se sont mis d’accord, le 24 juin, sur les principes d’une restitution « au plus près de la population de l’Etat étranger concerné » des biens mal acquis confisqués par la justice française. (...)

La lecture, mardi 13 juillet au Palais-Bourbon et mercredi 21 juillet au Palais du Luxembourg, des conclusions de la commission mixte paritaire est une formalité avant la promulgation de la loi « de programmation relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales ». Dans ce texte soumis au Parlement par le gouvernement, les députés ont inscrit ce dispositif totalement novateur avant que les sénateurs n’en renforcent sensiblement les garanties. (...)

Il s’agira de redistribuer, sous forme d’aide au développement, les fonds confisqués par la justice française lors d’une condamnation pénale dans le cadre d’une affaire de corruption, détournement de fonds, blanchiment ou autre prise illégale d’intérêts par une personne dépositaire de l’autorité publique d’un Etat étranger, chargée d’un mandat électif public ou d’une mission de service public.

Redistribution

Chez Transparency International France, on se félicite de cette conclusion du processus législatif, alors que se profile l’épilogue judiciaire de l’affaire Teodorin Obiang. Le cas du vice-président de la Guinée équatoriale, fils de celui qui préside ce pays depuis quarante-deux ans, est l’un des plus souvent cités au sujet du pillage des ressources nationales à des fins personnelles par des dirigeants indélicats. La Cour de cassation pourrait trancher d’ici à fin juillet un dernier recours au sujet de la condamnation pour blanchiment d’argent de M. Obiang, accusé d’avoir détourné quelque 150 millions d’euros entre 1997 et 2011, et de la confiscation de ses biens, dont un hôtel particulier avenue Foch et 17 voitures de luxe, prononcée par la cour d’appel. (...)

Sans cette loi, le produit de la vente des biens confisqués irait dans les caisses de l’Etat français. Désormais cet argent ira sur une ligne budgétaire au sein de la mission aide publique au développement (APD), pour financer des actions de coopération et de développement dans les pays concernés. (...)