
Delphine Batho, ancienne ministre de l’Ecologie, limogée sous la pression des lobbies, suit attentivement, comme députée, le débat sur la loi de transition énergétique. Elle la juge sévèrement, s’inquiètant de la faiblesse des moyens engagés, du renoncement de l’Etat à pouvoir fermer les centrales, de la privatisation des barrages et d’EDF.
Ce n’est plus la loi de programmation qui était initialement annoncée. Une loi de programmation doit programmer des moyens, dans le temps et sur plusieurs années – on peut prendre l’exemple de la loi de programmation militaire.
Or là, en même temps que le débat au Parlement sur la loi de transition énergétique, on présente un projet de loi de finances qui, pour la deuxième année consécutive, fait subir au budget de l’Ecologie l’une des plus fortes baisses des crédits budgétaires de l’Etat, avec une diminution de 5,8 %...
Cela empêchera-t-il d’atteindre les objectifs affichés dans la loi de transition énergétique ?
Cette loi est dans la continuité du Grenelle. Mais ce n’est ni le basculement, ni le changement d’air que l’on pouvait espérer. Cette loi n’est ni pire ni meilleure que les précédentes. Et il y a en effet cette question concrète des moyens consacrés à cette politique.
Pour réussir la transition énergétique, le débat national avait montré qu’il fallait investir 14 milliards d’euros par an. Là, on est très loin de cet ordre de grandeur. Pour réussir la transition énergétique, il faut qu’elle soit un élément central de la politique économique et budgétaire du pays. Ce qui n’est pas le cas. (...)