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Rue 89
La paix enfin pour la Colombie
Article mis en ligne le 18 octobre 2012

Depuis plus de deux générations, les Colombiens endurent conflit armé, enlèvements, trafics de drogues et violences. Aujourd’hui, une solution politique au conflit le plus ancien du continent américain est peut-être en vue.

Les négociations de paix entre le gouvernement colombien et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) doivent officiellement débuter jeudi en Norvège. Les pourparlers se poursuivront à Cuba et pourraient s’étendre à un autre groupe rebelle, l’Armée de libération nationale (ELN) (...)

Pour la quatrième fois depuis les années 80, le gouvernement et les Farc tentent de trouver une issue à un conflit armé qui déchire le pays depuis presque un demi-siècle. Mais cette fois-ci, la détermination de parvenir à une solution semble accrue, d’autant que chaque partie paraît consciente de sa responsabilité historique de conclure un accord. Aucun acteur n’étant en mesure de l’emporter par la seule force des armes, les parties ont un intérêt évident à parvenir à un règlement politique.

Les Farc sont militairement affaiblies, et leurs chefs semblent se rendre compte qu’il s’agit peut-être de la dernière occasion de solder des décennies de combat par un accord de paix qui réponde, au moins en partie, à certaines causes de l’insurrection. La lutte armée leur permet tout au plus de survivre, et ils ont besoin d’une voie de sortie. (...)

Certaines réformes telles que la restitution de terres et d’autres formes de dédommagement des victimes sont cruciales, et la loi de 2011 relative à ces questions doit être dûment mise en œuvre. La dissidence politique non violente doit être tolérée plutôt que stigmatisée ou criminalisée. Il faudra lancer en temps utile la réforme du secteur de la sécurité et mettre en place des mécanismes de compensation pour les combattants démobilisés. Tous ces éléments sont nécessaires afin d’instaurer un climat de confiance au sein de la société, réduire les risques de sabotage du processus et poser les fondements d’une paix durable.

Il est toutefois impératif que les parties fassent d’abord preuve de la plus grande retenue sur le terrain afin d’améliorer sans délai la situation humanitaire. Le gouvernement, l’armée et les Farc doivent ensuite conclure un cessez-le-feu dès les premières phases de la négociation. (...)

Le climat globalement positif qui prévaut actuellement serait renforcé si les Farc respectaient le droit international de la guerre et, par exemple, relâchaient leurs otages et cessaient d’enrôler des mineurs. (...)

Un accord n’éliminera pas à lui seul la violence, et le chemin sera long et semé d’embûches. Mais la Colombie ne peut se permettre de manquer cette chance de construire la paix.