
Distinguez-vous différentes formes de pauvreté au sein des catégories modestes ?
On parle plutôt de différentes formes de précarité auxquelles sont confrontées les personnes en situation de pauvreté dans de nombreux aspects de leur vie quotidienne.
Ils rencontrent par exemple des problèmes de logement, de travail, ont des difficultés à payer l’électricité, le gaz, à se nourrir, à se soigner. L’accès à l’éducation se complique dans un tel contexte. Si on n’a pas de logement, on n’a pas de travail, si on n’a pas de travail, on n’a pas de ressources et sans ressources, on ne peut plus se nourrir ni s’occuper de ses enfants comme tout parent le souhaite, ce qui a un effet sur leur scolarité. Tout est entremêlé, et parfois ces difficultés se cumulent. Les personnes qui vivent dans la pauvreté cumulent plusieurs de ces précarités.
Est-on pauvre de la même façon avec 200 euros ou avec 1000 euros par mois ?
Bien entendu qu’on ne vit pas de la même façon avec 200 euros par mois qu’avec 1000 euros. ATD Quart-Monde est très attaché au terme de "quart monde" : Joseph Wresinski, notre fondateur, a créé ce terme pour donner un nom collectif et porteur d’espoir aux personnes en situation de pauvreté à travers le monde (dans les pays riches comme dans les pays pauvres). On ne doit donc pas tout mélanger : nous travaillons d’abord pour soutenir ces populations-là. Ceci dit, cela ne doit pas masquer qu’une très large partie de la population vit avec des revenus très modestes, notamment dans les grandes villes. Avec 1 000 euros aujourd’hui, comment peut-on vivre à Paris ? (...)