
Depuis février 2021, sept juristes du site Antidiscriminations, placé sous la houlette de la Défenseure des droits, recueillent les douloureux témoignages de victimes de discriminations et leur proposent leur aide.
« Cela fait des mois que les agences d’intérim ne me donnent pas de missions. Pourtant, je suis cariste et c’est une profession qui est recherchée. Mes amis aux noms européens ont des missions, mais, moi, on ne me propose jamais rien ! » s’indigne l’interlocuteur de Julia, écoutante juriste à la plateforme Antidiscriminations. Du lundi au vendredi, de 9 heures à 18 heures, avec ses six collègues, tous également juristes, elle répond au téléphone (39 28) ou par chat (www.antidiscriminations.fr). En un an, la plateforme Antidiscriminations.fr, lancée en février par le gouvernement et placée sous la houlette de la Défenseure des droits, a été contactée par 14 000 personnes (11 000 par téléphone et 3 000 par chat). (...)
Refus d’embauche basé sur l’origine
Ici, les appels ne sont pas minutés, certaines communications téléphoniques peuvent dépasser les quarante-cinq minutes. « Les personnes en ligne sont révoltées, en colère, parfois en pleurs. Notre but est d’abord de les calmer pour recueillir les éléments qui permettent de prouver l’existence d’une discrimination », explique Julia. À chaque appel, elle reprend avec son interlocuteur la définition de la discrimination : un traitement différencié dans l’accès aux biens et aux services, le logement, l’emploi ou l’éducation (...)