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La poésie pour dénoncer la guerre...
Article mis en ligne le 25 septembre 2012
dernière modification le 23 septembre 2012

Victor Hugo a chanté les feuilles d’automne, le temps qui passe, les blessures personnelles : sa fille morte en Seine, les bonheurs simples et ordinaires aussi.

Mais Victor Hugo fut aussi un poète engagé en son temps : on peut évoquer Les châtiments, recueil célèbre dans lequel il dénonce de manière virulente sous forme de pamphlet le régime de Napoléon III.

Un poème extrait des Orientales nous montre aussi tout le talent de cet auteur qui sait raconter, mais aussi et surtout suggérer les violences et les horreurs de la guerre.

Ce poème plein d’émotion, de lyrisme met en scène un enfant grec isolé dans un paysage de désolation et de tristesse. Cet enfant semble être l’unique survivant d’un massacre qui a décimé sa famille. Victor Hugo évoque un fait de l’actualité de son temps : le massacre des habitants de l’île de Chio perpétré en 1822 par les turcs lors de la guerre d’indépendance menée par le peuple grec. L’enfant, victime de la folie des hommes, dans une solitude poignante, attire le regard du narrateur qui dépeint sa tristesse et son désarroi.

Tout l’art de Victor Hugo dans ce poème est, non pas de décrire la guerre mais de la suggérer en évoquant ses désastres : « ruine et deuil » comme si on ne pouvait effectivement raconter l’indicible horreur de la guerre. Cet enfant, symbole de fragilité, d’innocence nous fait d’autant mieux percevoir la violence et l’injustice des combats. Le décor passé, somptueux de l’île de Chio est d’ailleurs décrit dans toute sa splendeur, sa beauté, son harmonie avant que ne soient intervenues la guerre et ses destructions. (...)