
La police municipale de Washington s’intéresse de près aux profils Facebook des manifestants arrêtés pendant l’investiture de Donald Trump, le 20 janvier. Dans un mail, le réseau social avertit l’un d’entre eux qu’il peut légalement contester la demande d’informations formulée par les forces de l’ordre.
Le 20 janvier, jour de l’investiture de Donald Trump, les manifestants étaient nombreux à protester à Washington contre le président élu. Plus de 230 d’entre eux, soupçonnés d’avoir commis des dégradations, ont été arrêtés par la police municipale. Celle-ci, après avoir saisi leurs smartphones, semble surtout s’intéresser de près à leurs activités sur les réseaux sociaux.
La semaine dernière, l’un des manifestants concernés a en effet transmis à CityLab un email reçu du service « Réponse aux autorités judiciaires et de police » de Facebook, qui l’informe de la procédure en cours sur son compte personnel : « Nous avons reçu une demande légale de la police qui souhaite obtenir des informations sur votre compte Facebook. À défaut de recevoir une copie prouvant que vous avez contesté cette demande légale devant la justice sous 10 jours, nous devrons fournir ces informations. » (...)
Un intérêt croissant pour les réseaux sociaux
Ni la police ni Facebook n’ont souhaité commenter cette affaire, ni indiquer quelle était la nature exacte de la demande mais le guide juridique du réseau social donne un aperçu des informations qu’il peut potentiellement transmettre aux autorités. Une perquisition pourrait par exemple l’amener à fournir des informations précises sur le compte, comme les « messages, photos, vidéos, publications du profil et les données de géolocalisation ».
À l’inverse, une assignation à comparaître fournirait moins d’infos mais inclurait quand même le nom de la personne, la durée, ses adresses email et les adresses IP de ses dernières connexions et déconnexions. Des données amplement suffisantes pour élargir l’enquête, comme l’explique Freddy Martinez, responsable d’un groupe de surveillance des activités policières de Chicago (...)
Les manifestants, dont les smartphones restent en possession de la police, s’inquiètent surtout de possibles excès des forces de l’ordre : l’un d’eux a pu constater qu’on a accédé à son compte Gmail depuis un mobile, alors que son smartphone aurait dû être archivé comme pièce à conviction.
Les réseaux sociaux font l’objet d’une attention accrue et potentiellement intrusive des forces de l’ordre américaines
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Mesure après mesure, la situation politique des États-Unis devient de plus en plus préoccupante. Et s’il n’est pas de notre devoir de rapporter tout ce que les citoyens américains endurent en ce moment, cette nouvelle déclaration concerne, elle, les ressortissants de tous les pays. John Kelly, secrétaire à la sécurité intérieure de l’administration Trump a en effet affirmé qu’il souhaiter renforcer le contrôle des personnes arrivant sur le territoire américain — au-delà du Muslim Ban déjà instauré.
« Si quelqu’un veut entrer dans notre pays, nous devrions lui demander quels sites web il visite », a-t-il affirmé, avant d’enchaîner : « Donnez-nous vos mots de passe ». Et si la personne refuse ? « Eh bien elle n’entrera pas. Si une personne veut vraiment entrer sur le sol américain, alors elle coopérera. Sinon, elle passe son tour. » (...)