
Alors que le procès du « journaliste militant », pour outrage et rébellion à Alfortville (Val-de-Marne), a été renvoyé ce vendredi, un mail envoyé par l’IGPN tend d’ores et déjà à disculper le prévenu.
L’un des pourfendeurs des violences policières disculpé par… la police. Drôle de victoire ce vendredi après-midi pour Taha Bouhafs. Le « journaliste militant » ou « engagé », comme il se définit, devait comparaître pour outrage et rébellion un an après son interpellation lors d’une manifestation de travailleurs sans-papiers qu’il couvrait à Alfortville (Val-de-Marne).
Si le procès a une nouvelle fois été renvoyé, le prévenu est tout de même ressorti du palais de justice de Créteil avec le sourire. Et pour cause, à la demande de l’avocat de la défense, la présidente a lu le mail envoyé au tribunal par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), saisie après une plainte de Taha Bouhafs accusant lui-même de violences le fonctionnaire de la brigade anti-criminalité d’Alfortville. Ce courrier daté du 11 février fragilise considérablement l’accusation.
Une accusation « incertaine » et « douteuse »
Selon la police des polices, la procédure montée par leur collègue est « incertaine » et « douteuse ». Les vidéos récupérées « ne confirment pas d’outrage ». Elles montrent d’autre part que le fonctionnaire impliqué dans cette affaire ne porte « aucun signe distinctif » indiquant sa qualité. (...)
Bref, un mail qui « sonne le glas de la procédure », triomphe à la sortie de l’audience Arié Alimi, l’avocat de Taha Bouhafs. Et « pour une fois », de « remercier » la police des polices sous les applaudissements des supporters du prévenu. Drapeau de la CGT et du NPA à la main, ils étaient une soixantaine devant le palais de justice à réclamer la relaxe pour le « journaliste militant ». (...)
La police se refuse à tout commentaire
Côté police, on se refuse à commenter « une procédure toujours en cours ». Le procès est renvoyé au 8 janvier. Malgré ce fameux mail « apportant un éclairage différent sur l’affaire », selon ses termes, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) n’a pas encore terminé son enquête.