
Chaque année, la pollution de l’air tue de manière prématurée au moins 1 200 enfants et adolescents sur le Vieux continent, alerte l’Agence européenne pour l’environnement, lundi. Même si la tendance est à l’amélioration, l’AEE recommande de chercher des solutions pour les abords des écoles et des crèches.
Malgré une amélioration de la situation, la pollution de l’air provoque encore chaque année en Europe le décès prématuré d’au moins 1 200 enfants et adolescents, selon un rapport de l’Agence européenne de l’environnement (AEE) publié lundi 24 avril. Plusieurs pays européens – dont le Royaume-Uni ou l’Ukraine – ne font pas partie de l’étude, suggérant que le bilan continental est en réalité plus sombre.
"La pollution de l’air augmente significativement le risque de maladie plus tard au cours de leur vie", écrit l’AEE dans son rapport. Comme pour les adultes, cette pollution est le principal risque environnemental pour la santé des mineurs et ampute leur espérance de vie, selon cette étude portant sur une trentaine de pays du continent, dont les 27 États membres de l’Union européenne (UE).
"Malgré des progrès au cours des années passées, le niveau de plusieurs des principaux polluants de l’air persiste à rester au-dessus des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), notamment dans le centre et l’est de l’Europe, ainsi qu’en Italie", souligne l’organisation dépendant de l’UE.
La plaine du Pô en Italie, les zones proches des grandes centrales à charbon ainsi que les grandes villes du centre et de l’est du continent sont régulièrement épinglées pour la mauvaise qualité de leur air.
Des effets dès la gestation (...)
Une baisse des décès prématurés enclenchée
Tous âges confondus, 97 % de la population urbaine ont été exposés en 2021 à un air non conforme aux recommandations de l’OMS, selon les dernières données dévoilées lundi.
Dans son rapport de novembre, l’AEE avait toutefois noté que l’Union européenne était sur la bonne voie pour réaliser son objectif de réduction de plus de 50 % des décès prématurés en 2030 par rapport à 2005. Au début des années 1990, les particules fines provoquaient près d’un million de décès prématurés dans les 27 pays de l’UE. En 2005, 431 000 personnes en mourraient encore, selon les données de l’agence.
La situation européenne reste toutefois globalement meilleure qu’ailleurs sur la planète : d’après l’OMS, la pollution de l’air est à l’origine de sept millions de morts prématurées par an dans le monde, un bilan proche de celui causé par le tabagisme ou la mauvaise alimentation.
Plusieurs centaines de milliers de ces décès concernent les moins de 15 ans, selon l’organisation onusienne. Ces lourds bilans l’avait conduite en septembre 2021 à établir des limites plus contraignantes pour les principaux polluants de l’air, pour la première fois depuis 2005.
La pollution de l’air la plus grave vient d’abord des particules fines, qui pénètrent profondément dans les poumons. Suivent le dioxyde d’azote (NO2) et l’ozone (O3), selon les agences sanitaires.