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Libération
La préfète Marie Lajus saquée pour avoir défendu l’intérêt général, une honte pour la République + pétition
#urbanisme
Article mis en ligne le 28 décembre 2022
dernière modification le 27 décembre 2022

La préfète d’Indre-et-Loire aurait été limogée sous la pression d’élus locaux début décembre pour avoir fait primer le droit de l’urbanisme dans une affaire de projet immobilier.

Un traitement indigne pour une personnalité à la morale publique et au sens de l’Etat reconnus.

La révocation de la préfète d’Indre-et-Loire, Marie Lajus, est un scandale. Le tort de cette haute fonctionnaire : avoir tenu à faire scrupuleusement respecter la loi de la République. Plus précisément, elle aurait été limogée sans préavis pour avoir fait primer le droit de l’urbanisme dans une affaire de projet immobilier, nous a appris le Canard enchaîné. Elle aurait donc fait passer l’intérêt général avant des intérêts particuliers bénéficiant du soutien d’élus locaux moins à cheval qu’elle sur les règles s’appliquant à tous.

Principes et rectitude

En cause : son opposition à la construction d’un incubateur de start-up dans le parc d’un château classé aux monuments historiques, à Reugny. La préfecture, via son service des bâtiments de France, avait émis des réserves sur l’intérêt de ce projet, notamment parce qu’il allait être construit sur une zone boisée non constructible et qu’il n’avait rien de compatible avec l’esprit de la loi climat et résilience d’août 2021. Autrement dit, elle a fait son job. (...)

Lire aussi : (France Bleu)

Une pétition et une tribune en soutien à la préfète d’Indre-et-Loire après l’annonce de son départ controversé

La Charente se mobilise pour Marie Lajus. Un peu plus d’une semaine après l’article du Canard Enchainé dénonçant l’éviction de la préfète d’Indre-et-Loire par Gérald Darmanin, sous la pression d’élus tourangeaux, la riposte s’organise.

Une pétition est en ligne depuis quatre jours. Elle a déjà recueilli plus de 350 signatures. Une pétition lancée par Christophe Monteiro, citoyen et directeur d’une structure sociale et culturelle en Charente qui a croisé à plusieurs reprises la préfète, là où elle servait avant son arrivée à Tours en 2020. "Son départ ne me paraît pas normal. C’est une sorte d’injustice. Des injustices j’en combats chaque jour et cela peut arriver à une préfète. Elle a changé beaucoup de choses en Charente et on parle encore d’elle aujourd’hui".

L’homme ne s’arrête pas là, puisqu’il est à l’initiative avec d’autres, d’une tribune qui va être publiée dans les jours prochains dans le journal Le Monde pour appeler à plus de clarification dans cette affaire. Parmi les signataires, des personnalités de Charente dont la sénatrice Nicole Bonnefoy.

"Je connais cette préfète qui a été une préfète exemplaire chez nous comme dans d’autres départements. Je ne comprends pas qu’elle puisse ainsi être mise au pilori pour simplement avoir, de ce que je comprends, fait appliquer la loi", précise la responsable politique. Elle aussi a décidé de monter au créneau avec l’envoi d’une lettre, toujours sans réponse, adressée à Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur.
Un nouveau #MeToo politique ?

Nicole Bonnefoy a également écrit à Emmanuel Macron. (...)

Pétition : Marie Lajus, une Préfète intègre !

Une préfète qui fait respecter la loi , des règles simples d’urbanisme et qui est virée car quelques élus ne l’entendent pas ainsi !!

Montrons notre attachement à une Préfète intègre, dotée d’un grand professionnalisme et qui a toujours laissée de bonnes impressions partout où elle est passée, comme chez nous en Charente. (...)

 « Nous affirmons notre soutien à la préfète Marie Lajus et, à travers elle, à celles et ceux qui œuvrent au respect de la loi »

Dans une tribune au « Monde », une cinquantaine d’acteurs de la société civile, fonctionnaires et élus des territoires où a exercé la préfète, s’insurgent contre la décision de l’évincer. Elle n’aurait voulu que faire primer le droit de l’urbanisme dans une affaire immobilière en Indre-et-Loire, gênant des élus locaux. (...)