
Célèbre pour avoir été pendant le long régime de Moubarak le quotidien le plus institutionnel et pro-gouvernemental des médias publics du pays, Al Ahram cherche aujourd’hui une sortie de secours pour survivre dans l’Égypte de l’après-révolution.
Au moment de la visite des locaux, mi-mars, la rédaction organisait des élections pour un nouveau rédacteur en chef. « Organiser des élections est encore à ce jour illégal, mais on s’en moque », annonce Ghanem, rebelle auto-proclamé. (...)
Certains observateurs sont plus sceptiques sur les capacités de renouvellement d’institutions médiatiques dont l’image est encore plombée par les décennies de corruption passées. Hisham Kassem, ancien rédacteur en chef du quotidien indépendant Al Masri Al Youm, analyse : « Les médias d’État vont faire face à un énorme problème de confiance de la part du public pour la simple raison que ces médias ont reçu des sommes d’argent astronomiques de la part du pouvoir. Et malgré cela, quand ces médias ont compris que le vent tournait et que Moubarak allait partir, ils ont tout d’un coup défendu la révolution et changé de ligne éditoriale. C’est un manque d’éthique total. S’ils avaient été cohérents, ils auraient soutenu Moubarak jusqu’au bout ».
Le lectorat n’est pas dupe, les chiffres le prouvent (...)