
Christiane Taubira a quitté le gouvernement le mercredi 27 janvier. L’information a fait la « une » des radios, des chaînes d’information en continu, ainsi que des sites internet. « Analystes » et « experts » ont commenté cet événement, s’efforçant d’énoncer les « raisons » d’une démission. Et ils semblaient, du moins à l’heure où ces lignes sont écrites, unanimes : cette démission est « logique ».
Ah bon ? De toute évidence, certains ont la mémoire courte. Heureusement, ce n’est pas notre cas. Nous nous sommes ainsi souvenus qu’il y a quelques semaines – voire même quelques jours – les mêmes médias donnaient la parole à des « experts » et des « analystes » qui expliquaient doctement pourquoi Christiane Taubira… ne démissionnerait pas.
Impossible de lister ici les innombrables articles qui entreprenaient de démontrer pourquoi la ministre de la Justice resterait au gouvernement. Suivent donc quelques morceaux choisis, de RTL au Figaro en passant par Francetv info, Metronews ou encore L’Express : (...)
Nous n’insisterons pas ici sur l’infinie variété des « arguments » avancés par les journalistes, analystes et « experts » convoqués, et nous nous contenterons de relever le ton péremptoire avec lequel certains assènent leurs certitudes, ainsi que le caractère creux de la plupart des articles qui brodent à partir d’à peu près rien (et pour cause !), tout en adoptant là encore un ton plein d’assurance. Et c’est ainsi qu’un certain journalisme politique semble avoir pour raison d’être de relayer des rumeurs ou des confidences glanées, « de source sûre » évidemment, dans les couloirs et les alcôves des lieux de pouvoir.
Tout ça pour quoi ? Pour pas grand chose, puisque quelques jours plus tard la réalité contredisait ces fictions journalistiques, renvoyant brutalement au néant ces commentaires de bruits de couloir qui tiennent lieu d’analyses politiques. Mais cela n’a pas entamé la capacité à « rebondir » de ces « grands médias » qui, à l’instar du site Francetv info (exemple parmi bien d’autres), « analysent » immédiatement l’événement… (...)