
Selon l’avocat Yassine Bouzrou, qui a écrit une lettre au Garde des sceaux Eric Dupond-Moretti, le parquet de Versailles aurait piégé la mère d’un adolescent parce qu’elle comptait porter plainte, vidéo à l’appui, contre cinq policiers pour des violences volontaires.
Dans cette histoire, rien ne semble fonctionner. Coté justice, le parquet de Versailles, plus précisément la procureure de la République Maryvonne Caillibotte, est accusé par un avocat d’avoir couvert des violences policières en piégeant le témoin principal qui s’apprêtait à transmettre une vidéo à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Côté police, une plainte avec constitution de partie civile a été déposée le 23 décembre 2021 pour « faux en écriture publique et usage de faux », « violences volontaires » et « tentative d’escroquerie au jugement » contre cinq policiers et contre X. Un juge d’instruction indépendant a été saisi.
Me Yassine Bouzrou a ainsi transmis un courrier, que Libération a pu consulter, au Garde des sceaux Éric Dupond-Moretti, afin de signaler des faits « de nature à entraîner des poursuites disciplinaires contre un magistrat du parquet ». Le ministère de la Justice a indiqué à France Info que « les services étaient saisis pour analyser les documents et le courrier ».
Une interpellation mystérieuse et un nez cassé
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Pour le conseil, ce qu’il s’est passé c’est une infraction pénale qui porte un nom : une « tentative d’escroquerie au jugement ». « J’accuse la procureure de Versailles d’escroquerie au jugement. J’ai saisi le Garde des sceaux afin qu’il puisse lui-même saisir conseil supérieur de la magistrature. On va très loin dans le contournement de la loi. » Une plainte avec constitution de partie civile a ainsi été déposée le 23 décembre 2021 pour « faux en écriture publique et usage de faux », « violences volontaires » et « tentative d’escroquerie au jugement » contre cinq policiers et contre X. Un juge d’instruction indépendant a été saisi.
Après l’article du Canard enchaîné publié ce mercredi, le parquet de Versailles a annoncé avoir saisi l’IGPN. « Cette vidéo nécessite de creuser les modalités de l’intervention sous l’angle des techniques utilisées, la pertinence et la proportionnalité par rapport à l’objectif de cette patrouille de police », estime-t-il auprès de l’AFP. (...)
1/3 La procureure de Versailles confirme donc tranquillement qu'elle a fait condamner une dame pour violences, sans passer par un juge, pour avoir filmé l'interpellation violente de son fils car"en filmant elle a créé un préjudice pour eux". La vidéo n'a pourtant pas été diffusée https://t.co/fbUA6vqohY
— Yassine BOUZROU (@BOUZROU1) January 28, 2022
3/3 Elle a saisi l'IGPN dès qu'elle a su qu'il y avait une "difficulté",soit après l'art du canard enchaîné la mettant en cause. Pourtant, elle savait qu'un mineur qui n'était pas recherché s'était fait fracturer le nez par des policiers il y a 3 mois. La plainte date de décembre
— Yassine BOUZROU (@BOUZROU1) January 28, 2022