
Les Roms ou Tziganes forment une communauté particulière qui alimente régulièrement les débats sur l’insécurité et l’immigration. La communauté Roms au sein de l’Union européenne compte environ 10 millions de personnes. Face à la question des Roms, les réponses des pays européens varient, allant de la fermeté à des politiques favorisant l’intégration.
Malgré tout, les Roms, citoyens européens, sont encore et toujours considérés comme des citoyens de seconde zone, personae non gratae. De fait, l’exclusion sociale des Roms est un phénomène généralisé en Europe. Sommes-nous dans une impasse à leur intégration ? Certainement pas ! La question Rom, loin d’être insoluble, ne peut se résoudre qu’avec une volonté politique européenne accrue. Si l’on n’y regarde d’un peu plus près, la question « Rom » est une question de droit. Elle pose foncièrement la « question du respect de la dignité humaine » pour l’Union européenne et ses Etats membres et dès lors un impératif s’impose : l’Union européenne, doit se doter d’une politique commune sur cette question et incarner plus que jamais une Union de droit contre toute forme d’exclusion à l’égard des minorités. Tel est le message aujourd’hui qu’il faut entendre et porter dans le débat public. (...)
On estime la communauté des Roms à quelque 10 millions de personnes en Europe, dont 20 000 à 30 000 en France. Force est de constater qu’il persiste une vision négative et déformée des identités des Roms. De fait, ils sont considérés comme un problème. Plutôt un problème sécuritaire pour la droite et plutôt un problème social pour la gauche ; mais un problème persistant. Se laissant entraîner par un populisme grandissant en Europe, de la droite jusqu’à la gauche au pouvoir, on use, et parfois de manière décomplexée, des éléments de langage racistes. De surcroît, les pratiques discriminatoires envers la minorité Rom en Europe ne cessent de se multiplier comme en témoigne de nombreuses études. Plus largement, il existe un racisme rampant au sein de toutes les sociétés européennes qui attise les tensions ethno-sociales, sur fond de crise économique, et explique en partie, dans ces conditions, que les Roms soient persécutés. La surveillance administrative et policière est renforcée à leur égard.
Les politiques sécuritaires de la droite ont amplifiée une xénophobie apparente si bien que la société française n’a jamais été aussi clivée au moment ou justement elle a besoin de plus d’unité. Dès lors, le rêve républicain du « vivre tous ensemble » ne semble pas prêt de devenir réalité. L’intolérance des habitants envers les « gens du voyage », qui vivaient depuis des années à la périphérie de certaines grandes villes comme Marseille ou Naples, s’est faite plus violente et sans appel. Il faut bien le dire, dans certains pays européen, cette intolérance est soutenue par une propagande populiste et raciste (parti de la Ligue du Nord, parti politique en Italie). Le parti d’extrême-droite Jobbik, troisième force politique du pays, a d’ailleurs même proposé de créer une gendarmerie dévolue aux « problèmes roms » . Isolée et marginalisée, cette communauté est ainsi tiraillée entre un nomadisme revendiqué et un nomadisme infligé.
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Plus que jamais il est urgent d’agir. Une véritable équité doit passer par plus d’égalité à l’égard de la communauté Rom. Il faut créer les conditions permettant aux Roms d’intégrer de vrais parcours d’insertion professionnel. Les dirigeants politiques, membres d’associations humanitaires ainsi que les représentants des communautés roms en Europe doivent travailler ensemble sous l’égide de l’UE. Les gouvernements doivent agir sur deux leviers soit travailler à l’intégration des Roms, et aider à ce que la situation s’améliore assez en Roumanie et Bulgarie pour qu’ils restent là-bas. Enfin, l’Union européenne, de manière déterminante, doit s’affirmer comme une « Union de droit » garantissant la protection des droits fondamentaux des individus, notamment les minorités.