
« C’est l’échec de la politique de diabolisation du FN, assure Denis Baupin. Il faut arrêter de jouer sur des fantasmes de la peur qui ne sont plus ressentis par les Français. Désormais, il faut lutter projet contre projet »
Ce ne sont plus des élections que nous avons dans ce pays, mais des catastrophes naturelles.
En tout cas, c’est ce que l’on pourrait penser tant on nous rabat les oreilles avec le séisme ou le tsunami (c’est selon les allégories climatiques) des Européennes 2014. Ce qui est fort cocasse si l’on repense au grand silence médiatique qui a précédé la tempête électorale. Cela dit, chacun y va aujourd’hui de son interprétation au doigt mouillé et surtout, cherche qui pourrait bien porter le chapeau de cette débâcle pourtant maintes fois annoncée. (...)
Tout se passe comme si les gens prenaient note à chaque fois de la politique menée suite à leur choix électoral et ajustaient ensuite leur vote en fonction de leur satisfaction ou déception, c’est à dire, comme si chaque vote était la sanction du précédent.
On pourrait même appeler ça un vote sanction.
Ce serait étonnant non ?
D’imaginer que les gens puissent avoir des réflexions du genre :" puisque ces cons n’ont pas tenu leurs promesses, ils peuvent crever pour que je revote pour eux".
Mais non, c’est bien connu, les électeurs sont des veaux avec une mémoire de poisson rouge. (...)
Et comme d’habitude, il nous explique qu’il va continuer exactement la même politique, dans la même direction, mais en y allant plus vite… et probablement en klaxonnant. Ah oui, et sans oublier une grosse tartine de pédagogie au saindoux, parce que c’est évident, on est vraiment trop con pour comprendre que tout cela, c’est pour notre bien. (...)
Encore plus fort, Valls dégaine l’arme fatale : il va baisser les impôts ! (...)
Déjà, il nous prend des billes, parce qu’il n’annonce rien d’autre que ce qui était déjà prévu.
Ensuite, il prouve définitivement qu’il n’a rigoureusement rien à cirer des élections, de leur résultat et de toutes ces conneries pseudodémocratiques.
Puisqu’on vient justement de lui expliquer que ce sont les prolos qui votent le plus pour les fachos. Les gars qui finissent le mois le 5. Qui surfent sur le seuil de pauvreté et qui ne sont donc absolument pas concernés par d’éventuelles baisses d’impôts. Sauf qu’il faudra bien compenser ce nouveau recul des recettes et qu’il y a fort à parier qu’il se fera aux dépens des prestations sociales redistributives, celles-là mêmes qui concernent directement tous les prolos et qui ont pour objectif de réduire les inégalités et donc, la colère et la frustration légitimes des gueux de la République.
De toute manière, comment s’étonner que les classes populaires se réfugient dans la contestation électorale, que ce soit par le vote FN ou l’abstention, alors que le parti qui est censé défendre leurs intérêts de classe majoritaire de ce pays a décidé de les laisser tomber dans le plus parfait mépris ?