
Une discorde se profile suite à des allégations reprochant à Israël d’engranger des millions d’euros via sa politique interdisant l’entrée de matériaux de construction non-israéliens dans la bande de Gaza.
Au moins 65000 personnes sont sans abris dans la bande de Gaza suite aux 7 semaines de conflit avec Israël. Les infrastructures dont des centres de désalinisation de l’eau ou des centrales energétiques sont en ruines.
Même si il n’existe officiellement aucune interdiction formelle d’Israël d’importer des matériaux de construction non israéliens, certaines sources de l’UE sous couvert d’anonymat affirment qu’en pratique les exigences sécuritaires israéliennes en font un fait accompli. (...)
« Une quantité de matériaux, destinés à un de nos projets de reconstruction dans le secteur privé à Gaza, sont restés bloqués au port d’Ashdod pendant une très longue durée – des mois voire des années – ne laissant ainsi de facto aucun autre choix que de recourir à des matériaux israéliens. »
La source ajoute que cette politique a profité à l’économie israélienne à hauteur de plusieurs millions d’euros est était, selon lui, délibérée.
La commission européenne verse chaque année près de 300 millions d’euros d’aide au développement à Gaza et à la Cisjordanie, auxquels s’ajoute près de 200 millions d’euros d’aide humanitaire. (...)
la moitié du montant de l’aide totale accordée aux Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza est utilisée pour combler un déficit commercial avec Israël. (...)
”Un endroit inhabitable d’ici 2020”
Déjà avant le conflit récent dans la bande de Gaza, le taux de chômage y culminait à 36% et les habitants étaient plus pauvres qu’en 1990, lorsque débuta le processus de paix d’Oslo.
Avec le régime de restrictions actuel, reconstruire Gaza prendrait près de 20 ans, selon un rapport publié cette semaine par Shelter Cluster, une ONG dirigée par le Conseil Norvégien pour les Réfugiés, avec la participation de l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) ainsi que la Croix Rouge Internationale.
Ce pourrait être trop tard pour de nombreux gazaouis. L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour la Palestine (UNRWA) estimait récemment que Gaza deviendrait « inhabitable » d’ici 2020 du fait de l’augmentation de la population et de l’épuisement des sources en eau douce d’ici 2016.
“Si on estimait que Gaza allait devenir un endroit inhabitable d’ici 2020 – et cela avant le dernier conflit – l’échéance est donc aujourd’hui considérablement avancée, » déclarait un porte-parole de l’UNRWA depuis Gaza (...)