
L’effacement du barrage de Sélunes, dans la Manche, serait une première en France. Mais ce geste écologique, destinée à faciliter les migrations des poissons, est mal accepté par une partie des habitants.
(...) Le ministère de l’Ecologie réussira-t-il à débloquer le dossier des deux barrages de la vallée de la Selune (Manche) ? Il doit ce 9 janvier rendre son chiffrage des dédommagements financiers suite à la suppression programmée de ces ouvrages. Ce projet écologique est très ambitieux, mais il bute sur l’opposition des habitants. Pour eux, c’est un coup fatal porté à cette vallée en lent déclin, à une dizaine de kilomètres de la fourmillante baie du Mont Saint-Michel où se jette le fleuve. Les 2 millions d’euros qui doivent être annoncés risquent de ne pas suffire, tant les promesses de financement publics sont vues d’un oeil suspicieux. Une première écologique
La suppression des deux ouvrages est une première écologique que l’Etat veut exemplaire. (...)
Cette opération, qui contribuera notamment au respect de la directive eau européenne, est présentée comme un prototype très suivi par les scientifiques, car elle sera inégalée en Europe à cette échelle.
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La belle histoire écologique se heurte au front de refus des riverains et d’une majorité d’élus locaux, mobilisés au sein de l’association « Les Amis du barrage ». (...)
Le Comité départemental du tourisme de la Manche a évalué à 800 emplois le nombre d’emplois indirect menacés, un chiffre jugé excessif même par les défenseurs du barrage. Le projet dresse aussi deux groupes de pêcheurs l’un contre l’autre : les carnassiers d’eau stagnante et les amateurs de saumons.
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