
Laura Pfeiffer, inspectrice du travail, a reçu le prix éthique Anticor en janvier 2016. Elle a été condamnée en première instance pour avoir révélé des documents mettant en évidence la collusion de sa hiérarchie avec la société Tefal, dont elle avait en charge le contrôle. L’affaire sera jugée en appel le 14 septembre 2016 à Chambéry. Anticor sera présente pour manifester son soutien.
Nous republions à cette occasion le discours prononcé au moment de la remise du prix :
« A travers ce prix, nous célébrons des valeurs et des droits.
Anticor agit pour la probité publique et l’éthique en politique. Un tel combat exprime des valeurs. Il est fondé sur les principes qui fondent la République.
La déclaration de 1789 proclame que l’ignorance, l’oubli ou le mépris de droits de l’homme sont les seules causes de malheurs publics et de la corruption des gouvernements. Elle définit les droits civils et politiques.
La déclaration de 1946 réaffirme ces droits au lendemain de la victoire remportée par les peuples libres sur les régimes qui ont tenté d’asservir et de dégrader la personne humaine. Elle proclame d’autres droits définis comme particulièrement nécessaires à notre temps.
Ces principes « particulièrement nécessaires à notre temps » sont les droits économiques et sociaux. Ce texte est inspiré par le programme du CNR, qui avait l’ambition de construire une République plus solidaire est plus juste. Entre le riche et le pauvre, entre le fort de le faible, c’est la loi qui affranchit et c’est la liberté qui opprime.
Les inspecteurs du travail sont les gardiens de cette promesse de solidarité et de justice. C’est une tâche difficile, et c’est pourquoi leur indépendance est reconnue et consacrée par la Convention n°81 de l’OIT ratifiée par la France.
Nous célébrons l’esprit de résistance.
Nous ne pouvons admettre une balance entre ces droits fondamentaux et une forme de « secret des affaires ». (...)

