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Le 8 mars, une journée pour radicaliser l’espoir au Brésil
#femmes #8mars #MarcheMondialeDesFemmes
Article mis en ligne le 8 mars 2023

Lisez l’article de Nalu Faria sur les défis que le mouvement féministe doit relever pour lutter contre la pauvreté et contre le contrôle patriarcal sur le corps et sur la vie des femmes

Les mobilisations organisées le 8 mars dans le monde entier, Journée internationale de lutte des femmes, expriment la puissance du féminisme et marquent avec force sa portée en tant que projet émancipateur.

(...) Cette grandeur nous amène à porter un regard pointu sur la réalité vécue par nous, les femmes. D’une part, il est clair que nous, les femmes, nous soutenons la vie par un travail sans fin, marqué par de multiples tâches simultanées, par la précarité, le racisme, les contrôles et les impositions sans fin. De ce fait, les femmes assurent le maintien de la vie du foyer et de la société en général, et elles agissent également dans la résistance aux attaques contre les territoires et aux tentatives de destruction des modes de vie. Tout ce travail a une dimension invisible : les femmes assurent les liens entre les personnes, les époques, les générations, les connaissances, les affections.

Le 8 mars, nous exprimons la trajectoire des dénonciations, des résistances et de la construction des réponses par les femmes. La violence du système dominant, qui ne tient pas en un seul mot, est de plus en plus révoltante – c’est pourquoi nous appelons ce système de système hétéropatriarcal, capitaliste, raciste, colonialiste et LGBTphobe. (...)

Féminisme antisystémique

Ce n’est qu’avec une vision systémique que nous pouvons comprendre la condition et la dynamique vécues par les femmes. Nos corps amortissent les impacts de la crise, vivent des situations de stress, de tensions et de maladie mentale, dans une dynamique de précarité de vie dans laquelle on travaille pour vivre et on vit pour travailler. C’est une dynamique d’imposition du marché sur nos vies et sur nos corps qui entraîne plus de violence, plus de féminicides, plus de contrôle, de discipline, de racisme, de pauvreté et d’inégalité. Pour avoir une vie sans violence ni persécution, nous avons besoin de démocratie, du pouvoir populaire et de valeurs libertaires.

« Il n’y aura pas de démocratie tant que les sociétés transnationales dicteront notre façon de vivre, de travailler et de gérer nos corps et nos sexualités. »

Nous, de la Marche Mondiale des Femmes, nous exprimons cette critique à partir de plusieurs dimensions, comme la médicalisation et la commercialisation promues par les transnationales pharmaceutiques, qui réduisent nos corps à la reproduction et nous privent de notre autonomie. Ces luttes ne sont pas séparées, elles sont toujours articulées entre elles et doivent être radicalisées par le féminisme anticapitaliste. (...)

Nalu Faria est coordinatrice de la SOF (organisation féministe Sempreviva) et membre du comité international de la Marche Mondiale des Femmes. Cet article a été initialement publié dans la colonne Sempreviva du journal Brasil de Fato.
Édition de Helena Zelic et Tica Moreno
https://capiremov.org/fr/analyse/le-8-mars-une-journee-pour-radicaliser-lespoir-au-bresil/